« Cessez de rire, charmante Elvire, cent loups sont entrés dans Paris » chantait Serge Reggiani.
Après les Pays-Bas, qu’on croyait pays de la modération et même de l’audace politique et la Flandre, modèle de réussite économique et de culture, voilà la France prise d’assaut par une horde de personnages qui se flattent de laver plus blanc, menés par deux Le Pen pour le prix d’une (anticipant la saison des soldes), garanties blondes de la tête aux pieds et qui ont pris comme figure de proue une espèce de robot, rasé de près, fabriqué sur le modèle gendre idéal, blanc, bleu mais pas belge. Ledit personnage, Jordan Bardella, a réussi à la fois à se vanter de ses ancêtres immigrés italiens et à prôner la haine et le rejet des étrangers.
Jamais les citoyens n’ont eu accès à autant de moyens d’information, jamais on n’a aussi bien réussi qu’aujourd’hui à leur vendre des vessies pour des lanternes. Les mensonges sur les méfaits de l’Union européenne et les fausses promesses sur le retour de la grandeur de l’empire ont mené au Brexit dont les Anglais constatent les conséquences catastrophiques. Cette expérience désastreuse n’a manifestement pas servi de signal d’alarme aux autres citoyens européens, qui se précipitent avec le même aveuglement de moutons vers les prometteurs de ces beaux jours où on ne verra plus que des blondes dans les rues.
« Les hommes avaient perdu le goût de vivre et se foutaient de tout » chantait encore Reggiani.
Rassemblant les nostalgiques des Pieds nickelés, des Branquignols et des bras cassés, en donnant aux franchouillards l’illusion de retrouver un pays de cocagne aussi imaginaire que le Royaume-Uni version Boris Johnson et Nigel Farage, quelque part entre le domaine rêvé d’Harry Potter et les caricatures de Punch.
Les loups pointent le museau chez nous tandis qu’un gigantesque ours remue la queue de façon de plus en plus agressive à l’est. Décidément, le zoo européen prend des allures de jungle. Un panneau à l’entrée interdit pourtant de nourrir les animaux sauvages.
Si, par malheur, la folle loterie déclenchée par le président Macron tournait à la foire aux boudins, notre futur Premier va devoir gérer un sacré casse-tête : que faire des milliers des Français qui vont demander l’asile politique en Belgique ? On voit déjà le Vlaams Belang se lécher les babines. Des étrangers ? Et qui parlent français ? Amaï ! A moins de les enfermer en Wallonie et de proclamer l’indépendance de la région, pour en faire une France bis comme Taïwan par rapport à la Chine communiste…
PS : la réintroduction (imaginaire) des loups en Ecosse est le thème d’un sublime roman de Charlotte Mac Conaghy « Je pleure encore la beauté du monde » récemment paru aux éditions Gaïa.
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