On a trop vite comparé le triumvirat qui préside les négociations menant à un non-gouvernement en Belgique au consulat romain d’où a émergé César.
Dans notre joyeuse équipe, qui est César, qui est Crassus, qui est Pompée ? Si le rôle de César sied à Elio, celui rôle de Pompée, revenu à Rome en super vedette après avoir remporté les guerres d’Orient, échoit logiquement à Bart De Wever. Sauf que César a donné à Pompée sa fille en mariage et pris sa femme comme maîtresse avant de le chasser de Rome. Toute coïncidence entre les deux récits est donc aléatoire.
A ce propos, on connaît la célèbre formule : « Alea jacta est ! » Si De Wever la prononce tous les soirs après avoir claqué la porte sur les doigts de ses deux compères, elle est attribuée à César, pas à Pompée, le grand vaincu de l’affaire. C’est même le seul point commun entre le petit chef flamand et le grand dictateur romain, lui qui disait aussi que de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves.
Tu entends, Bart ? Les Belges ! Ca fait mal, hein ?
Décidément, la comparaison avec les trois illustres Romains ne tient pas la route. César, Crassus et Pompée étaient aussi dissemblables que De Wever et Maingain alors que rien ne distingue Elio, Bart et Johan – à part le goût des gaufres. Il faut donc chercher le destin de nos trois chefs dans le poker plutôt que dans l’histoire. Le sort de la Belgique se joue aux dés. C’est réaliste, non ?
Au poker, le brelan est la réunion de trois cartes de même valeur, dit le petit Robert, ou le coup de dés qui fait apparaître trois faces semblables.
Trois faces semblables que seule la couleur différencie. « Nous ne voulons pas être le zwarte pit ! » (le valet noir) crient-ils à tour de rôle comme s’ils tentaient d’empêcher la vilaine carte de sortir. Mais c’est un leurre. Tous trois se tiennent par la barbichette car ils connaissent la valeur du valet noir : s’il apparaît, bras dessus bras dessous, avec le valet de cœur et le valet de carreau, bingo ! Ils emportent la mise !
La mise ? Quelle mise ? Il n’y a plus grand monde pour risquer sa fortune sur nos trois valets.
Et le roi ? Seul, face au brelan, il ne vaut rien. Sauf s’il parvient à constituer une grande suite. Mais quel valet osera lâcher le brelan pour la suite ?
La vérité est que le jeu n’amuse plus le citoyen, qui sait que c’est lui qui devra mettre la main à la poche tant que la partie continuera.
Il commence à être lassé de ces petits jeux. Il est vraiment temps d’abandonner le poker pour un jeu plus constructif. Le Lego peut-être ? Ou même le Monopoly. A qui la rue Neuve ? Avis aux amateurs ! Car, pour le Meir à Anvers, c’est rapé. Il y a déjà trop de joueurs dessus !
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