A peine décidée par Jan Jambon et son équipe de fins limiers, le secret de l’opération « Parc Maximilien » était éventé, diffusé sur les réseaux sociaux, raconté par le menu à la radio et à la télé. Patatras ! Avant même l’arrivée surprise des pandores, les redoutables immigrés s’étaient envolés vers le parc Josaphat. Tout était à refaire.
Lancer une opération Josaphat ? C’est compliqué. Faut l’accord de la commune de Schaerbeek, où la N-VA n’a pas encore la majorité, celle de la zone de police 5344 dont l’adresse mail et le téléphone sont introuvables. En plus, il y a plein d’étrangers chez eux. Risquent de tout faire foirer une fois de plus.
Jambon ne décolère pas. Il a trouvé le responsable de ce fiasco : un espion infiltré au sein de ses propres services. Un homme ou une femme a ouvert la nuit le coffre où il cachait le plan d’assaut du parc Maximilien, l’a photographié puis l’a transmis au camp d’en face, tous ces communistes de la Croix-rouge (rouge évidemment), de la Ligue des Droits de l’Homme et autres ennemis de notre civilisation.
Notre Jambon n’a pas laissé tomber les bras. Il a immédiatement demandé à son collègue de la Justice de convoquer Jaak Raes, le patron de la Sûreté de l’Etat. Trouvez-moi cette taupe, Jaak ! Illico !
Une taupe au parc Maximilien ? s’est écrié Mr Raes, ahuri. Pas possible. Les réfugiés n’ont rien d’autre à bouffer. Doit plus en rester une.
Jack est un peu lent mais il a finalement compris que Jambon voulait que ses gars descendent dans les services de l’intérieur faire du contre-espionnage.
Le problème, c’est que si le budget de l’intérieur déborde de tous les côtés, à la justice, c’est ceinture. Ni magistrats, ni espions, désolé. Il nous reste quelques femmes de ménage mais elles ne parlent que polonais. Si Théo Francken devient garde des sceaux, ce sera sans doute plus simple.
Il a alors eu une idée de génie. Si Macron a obtenu de Madame May une rallonge de cinquante millions pour retaper les jardins de Calais, que ne ferait-elle pas pour le parc Maximilien ?
Theresa May n’a pas réfléchi longtemps. J’ai fait beaucoup de mal à Bruxelles et je vous dois une fleur. Mais je n’ai plus d’argent, a-t-elle dit à Jambon. J’ai mieux. Puisque vos espions sont à la diète, je vous prête les miens.
Et voilà comment a débarqué ce matin à Zaventem un vieil homme élégant qui s’est aussitôt fait arrêter par les flics.
C’est quoi ce passeport bidon ? Quel est votre vrai nom ?
My name is Bond. James Bond. Lisez, c’est…
Avant même de tirer son Walther PPK, Bond était désarmé, ficelé et envoyé à Saint-Gilles.
Tolérance zéro avec les étrangers, a conclu le chef de service de la police aéronautique de Bruxelles-national. Jambon va être content !
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