FIN DE SAISON : ON LIQUIDE…

Soldez, soldons, sold-out….

A force de peser sur les conditions d’achat, les avions de chasse que notre gouvernement tient à tout prix à acquérir vont, paraît-il, être fournis à un prix défiant toute concurrence. Du moins s’ils sont européens.

S’ils sont américains, comme l’exige la N-VA, ce sera encore tout bénef : s’ils coûtent plus chers à l’achat, l’Union européenne va les frapper d’une telle taxe à l’importation que nous allons de toute façon nous remplir les caisses.

Nos ennemis n’ont qu’à bien se tenir : nos missiles noir-jaune-rouge à prix cassés vont débouler sur leurs têtes aussi nombreux et ravageurs que nos ballons dans les buts des adversaires des Diables.

En politique internationale aussi, tout est bradé cet été : valeurs, solidarité, fraternité, unité européenne. Les Italiens, à l’instar de certains de leurs voisins de l’est, ont racheté à bas prix quelques politiciens qui traînaient sur les rayons depuis la dernière guerre mondiale en espérant faire des économies avec des rossignols. Tous ceux qui ont un jour acheté une voiture d’occasion savent combien le calcul est faux. Avec les rustines et les pièces de plus en plus détachées, l’occase finit par coûter trois fois le prix du neuf.

A l’instar de ces textiles fabriqués spécialement pour être vendus en juillet, ils brillent en vitrine, sont décorés de paillettes pour répondre à tous nos désirs mais ils se déchirent dès le premier usage et sont bons pour la poubelle après un passage en machine. Le problème est que le marché semble désormais envahi par ces haillons. En Turquie, en Hongrie, en Pologne, on ne propose plus rien de neuf. Que de la troisième ou de la quatrième main. Et il n’y a pas d’autre choix. Un conseil : n’essayez pas de mettre en œuvre la garantie du vendeur si votre achat tombe en poussières. C’est vous qui vous retrouveriez derrière les barreaux pour avoir porté atteinte à sa réputation. Dans ces pays, la justice aussi semble en solde.

Faudrait prévenir les réfugiés. Messieurs-dames, ne débarquez jamais en période de soldes !

En cette saison, les bateaux sont pourris, les douaniers, occupés à faire leurs courses, n’ont pas le temps de s’occuper de vous et les politiciens n’ont pas la tête à imaginer des idées nouvelles pour vous accueillir décemment. Ils se contentent de régler votre sort avec des produits et des slogans démodés. Tout en affichant des intentions de plus en plus inquiétantes : – 50 % de réfugiés, puis – 75 % de réfugiés en attendant la liquidation générale.

Croyez-moi, le moment est mal choisi. La chancelière chancelle, Jupiter vous regarde de haut, les Anglais ont lâché les amarres et les Italiens ont cessé d’être de bonnes pâtes…

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SOLDES HIVER 2014

  Est-ce vraiment une bonne idée de commencer l’an nouveau par une période de soldes ? 2014 n’a pas encore ouvert les yeux, que, déjà, on liquide tout !

Place nette aux nouveautés, direz-vous ? L’histoire l’a prouvé, « du passé faisons table rase » n’a jamais été un bon truc. Même chez les marxistes –sauf Groucho.

Voyez la Russie. Après la chute du mur de Berlin, ce qui reste de l’URSS est liquidée. Tout doit partir ! Le parti communiste, la propriété d’état, les kolkhozes. A leur place, business, bling-bling et Rolls Royce tandis que le prolétariat a enfin droit de faire la file chez Mac Donald et pas seulement pour acheter du papier de toilettes. Or, à quoi ressemble cette nouvelle Russie de Poutine et de Depardieu sinon à cette bonne vieille rata soviétique ? Demandez donc aux Pussy Riots comme elles ont apprécié leur séjour trois chapkas dans les camps de travail en soldes que Poutine avait rachetés à Brejnev ?

Tenez, puisqu’on parle de soldes. Le lourd volume de la sixième réforme de l’état est désormais disponible chez nous à prix cassé. Profitez-en ! Dans quelques mois, il aura disparu des étagères – et des mémoires.

Ce précieux document devait balayer le vieil état belge et le remplacer par une tuyauterie toute neuve pour donner au C.D. &V. l’illusion de rester à la tête des affaires sinon du pays, du moins de sa région. Or, à quoi a-t-elle servi ? Jusqu’ici, les seuls effets de la Réforme semblent empruntés à Marcel Proust : c’est gros et c’est beaucoup de temps perdu.

Remarquez, à la recherche du temps perdu n’est pas non plus la recette magique. Prenez Dieudonné qui a perdu toute inspiration depuis longtemps (toute expiration aussi d’ailleurs, d’où cette impression d’étouffement autour de lui). Pour tenter d’exister, il essaye misérablement de recycler quelques sketches périmés depuis plus de septante ans, qu’il a volés dans l’armoire de son copain Jean-Marie Le Pen. Et il essaye de faire un peu de pognon avec ce matériel moisi sur lequel plus personne n’ose réclamer de droits d’auteur.

Du côté de l’Elysée, à quelques kilomètres de là, ce sont déjà les deuxièmes démarques. L’an dernier, le président l’avait promis, la courbe du chômage obéirait à sa volonté –regardez-moi dans les yeux et baissez, je vous l’ordonne ! Mais ses pouvoirs semblent avoir été noyés tels les polders de Hollande un jour où on a oublié de fermer les écluses. Et voilà le mage français aussi impuissant face à la débâcle sociale que le secrétaire général du parti communiste. Il ne lui reste qu’à bazarder son cahier d’engagements à l’encan. Mais les enchères seront tristes hélas.

Les soldes ? Décidément, non ! Ce n’est pas avec du vieux qu’on fera du neuf ! Allez ! Hop !

L’imagination au pouvoir !

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