La semaine dernière, Le Soir a eu la bonne idée de publier une editie Vlaanderen. Dans la foulée, quelques jours plus tard, la Rossiyskaya Gazeta s’insérait à son tour dans votre quotidien favori avec une salade russe composée d’articles du journal moscovite.
On attend avec curiosité le prochain supplément. Une sélection d’articles de la principale gazette de Tripoli ? Un peu d’aide à la presse belge, Kadhafi nous doit bien ça vu l’ardoise de notre armée en Libye alors que le budget fédéral explose sous le poids des salaires imprévus des conciliateurs, médiateurs et autres informateurs que l’on paye depuis près d’un an, sans compter les frais de bouche de leurs interlocuteurs et les gaufres du plus gourmand d’entre eux.
La comparaison entre les deux suppléments, le flamand et le russe, ne manque pas d’intérêt et inspirera utilement les futurs rédacteurs tripolitains.
Dans son édition néerlandaise, Le Soir a largement réutilisé des articles publiés antérieurement en français, certains il y a trois ans, voire quatre. L’art de réutiliser les restes ? Pas du tout ; leur troublante actualité fait frémir : blocage politique, fermeté de l’alliance C.D.&V.- N-VA, BHV, ces articles auraient pu être écrits la veille. Effrayante constatation que le zoo politique belge s’est figé une fois pour toute il y a des années et que personne n’a réussi depuis à ouvrir la cage pour faire respirer un autre air aux animaux qui y sont enfermés.
La Russie d’Aujourd’hui au contraire a fait du passé table rase et abandonné l’Internationale. Ainsi, s’agissant de Tchernobyl, elle en parle comme de la disparition des dinosaures. Un type de centrale d’un autre âge enterré depuis si longtemps que tout le monde l’a oublié. Et d’annoncer fièrement un vaste projet de construction de nouvelles centrales nucléaires super sûres. La catastrophe japonaise ? Cela se passe ailleurs, à l’étranger, sur une autre planète. Jamais, une radiation nippone n’osera franchir la frontière russe.
Bref, à la différence du Soir Vlaanderen, La Russie d’Aujourd’hui n’annonce que de bonnes nouvelles : la milice moscovite a bien changé depuis l’ère soviétique. Si elle est toujours prête à arrêter de vieilles dames, elle n’intervient que si les mamouchkas ne portent pas de canne. Les flics sont devenus drôlement fragiles dans la patrie de Staline. En revanche, pas un mot dans ce numéro du BHV russe, la Tchétchénie. Ni des tensions entre l’état central et les républiques.
Seule note discordante, la Gazeta n’hésite pas à évoquer le différend entre le président Medvedev et son premier ministre, Vladimir Poutine, à propos de la Libye.
Faut-il y voir un coup de chapeau à la Belgique qui a eu la bonne idée, lors de la régionalisation, de cumuler les deux fonctions en nommant un seul ministre-président ?
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