FEMMES PERDUES DANS UN TUNNEL

  Les femmes ont été à l’honneur cette semaine, a-t-on proclamé ici et là la bouche en cul-de-poule. Est-ce si sûr ? 

Faut-il célébrer comme une grande victoire féministe, le changement de nom du tunnel Léopold II  bombardé Annie Cordy ? 

Tandis que le boulevard en surface, éclairé par le soleil et peuplé de milliers d’habitants, reste dénommé Léopold II, son sous-sol effrayant, pollué, fermé chaque fois qu’on a envie de s’y aventurer, se voit collé le nom d’une femme. Dr Freud, sors de ce tunnel ! 

Pourquoi ne pas avoir donné le nom d’Annie à un music-hall (dépoussiérant par exemple l’Ancienne Belgique), à un parc, une fontaine ? A l’heure du politiquement correct tous azimut, l’interprète de « Cigarettes, whisky et petites pépés » méritait d’être mieux à l’honneur pour tous les dérapages qu’elle a glorifiés ! 

Bon, j’avale une petite gorgée et je reviens à vous. Où en étais-je ? Ah oui, les femmes ! Une autre lady à l’honneur cette semaine, Meghan Markle. Qui dénonce l’étouffoir corseté des palais et entourages royaux britanniques. Elle n’avait pas lu la moindre bio de sa pauvre belle-mère, Lady Diana, avant de signer ? Elle a découvert le mode d’emploi une fois plongée dans le smog londonien ? Son mari, le prince Harry, se tient drôlement mieux avec son épouse que son beau-père mais cela n’a pas empêché, dit-elle, des propos racistes lorsqu’elle attendait son bébé. Dans un pays où la majorité des électeurs ont voté pour le Brexit en imaginant que l’empire allait surgir comme par magie du néant, on imagine que dans les couloirs de Buckingham, certains croient que la reine Victoria règne encore sur le monde. 

Autre femme belge en vedette, notre ambassadrice en Arabie saoudite. On se disait que c’était une sacrée provocation de notre ministre des affaires étrangères (une dame) d’avoir envoyé Dominique Mineur dans les sables du Moyen Orient. Pas du tout. Notre diplomate a célébré la journée des droits des femmes en vantant les « changements fantastiques » en la matière. Quelle mouche l’a piquée ? A Ryad, l’alcool est interdit, non ? La famille de Loujaine Al Hazlthoul (condamnée et torturée pour avoir prôné la liberté pour les femmes dans son pays) est installée chez nous. Loujaine est docteur honoris causa de l’UCL. Elle a dû apprécier les bonnes paroles de la Belgique officielle, la révérence à la politique du prince BMS. Dieu sait quels discours tiendra Madame Mineur quand elle sera nommée en Chine, à Hong Kong, en Iran ou au Yemen. 

Faudrait plutôt faire représenter la Belgique dans le monde par nos merveilleuses athlètes Nafi Thiam et Elise Vanderelst, auréolées de leurs médailles, championnes souriantes, assurées, et tellement craquantes en noir-jaune-rouge. Allez, les filles !

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AND THE WINNER IS…

  Nous sommes en mesure de vous révéler quelques-uns des prix qui ne seront pas attribués ce samedi soir à la cérémonie des Magritte. 

   Le prix de la plus belle séparation est attribué à Boris Johnson pour son film « Nous ne vieillirons pas ensemble ». Sans doute s’en réjouira-t-il mais qu’il fasse gaffe ! Le cinéma anglais a fait écho à la tentation des Britanniques pour l’éclatement du Royaume-Uni. Dans « Passeport pour Pimlico », ce quartier de Londres déclare son indépendance et son rattachement au duché de Bourgogne. Dans « La Souris qui rugissait », un mini duché au bord de la faillite déclare la guerre aux Etats-Unis (en pariant sur l’habitude des vainqueurs de renflouer les caisses vides du vaincu). 

Le divorce du Royaume de Sa Gracieuse Majesté avec l’Europe continentale pourrait être la première pièce qui s’envole d’un château de cartes. L’annonce d’une implosion du vénérable empire en une multitude de royaumes, comtés ou duchés indépendants. Celui du Sussex est justement disponible à qui veut. A signaler à Bart De Wever qui trouve notre royaume trop grand pour lui. Encore faut-il pour que l’orgueilleux Anversois succède au prince Harry que les autorités du Sussex estiment que Bartje remplit les qualités nécessaires pour être admis à y séjourner. 

 Donald Trump se voit récompensé pour son rôle de décomposition dans « Certains l’aiment chaud ». Son « fantastique » plan de paix entre Israéliens et Palestiniens s’appelait initialement « Noces en Galilée ». Le titre prometteur est rapidement passé à la trappe. Trump a  réussi une fois de plus à jeter des pétards dans des terres déjà ravagées par les incendies. Après l’Ukraine, la Turquie, la Corée, on ne compte plus les conflits où il a emmené la planète au bord du gouffre. Une fois l’apocalypse venue, il restera à envoyer la star diriger « La Guerre des Etoiles ». Reprenant le rôle de Dark Vador, c’est l’univers tout entier qui sera assuré de basculer du côté obscur de la Force. 

  Avec les informateurs royaux, je suis désolé de le reconnaître, on tombe dans une catégorie de films infiniment plus modestes.   

   Le fait que les deux comiques belges soient toujours à l’affiche ne répond pas à la demande des spectateurs. Pour preuve, leur numéro a changé plusieurs fois de titre, ce qui est inquiétant. Appelé d’abord « La Promesse », puis « On purge bébé », il est devenu « La Grande Illusion » même si de prolongation en prolongation, il se soit aussi rebaptisé « Huit et demi » (un film dont le réalisateur avait perdu le scénario) avant de couler. E la nave va…

  Avant d’acter bêtement qu’aucun gouvernement fédéral n’est possible dans notre pays, rappelons-nous que le plus beau film en compétition s’appelle « Nous nous sommes tant aimés »…      

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