TENDANCE GROUCHO

Lorsque Didier Reynders affirme que le gouvernement auquel son parti participe est truffé de marxistes, il sait de quoi il parle. N’est-il pas l’enfant chouchou de Jean Gol, le fondateur du parti wallon des travailleurs, dépendant de la IVème internationale trotskiste ?

Félicitons donc le camarade Didjé de reconnaître enfin ses orientations marxistes, rendant hommage au passage au leader bien aimé respecté qui l’a formé. On ne voit pas pourquoi l’aveu fait tant de vagues. Si M. Reynders a décidé de lutter contre le capitalisme comme Bart De Wever contre la mauvaise graisse, c’est la preuve que nos hommes politiques ont des convictions chevillées au ventre.

Ce qui est moins sympathique, en revanche, c’est sa dénonciation de ses petits camarades. Qu’il lève le drapeau rouge, d’accord, mais pourquoi désigner dans la foulée les autres militants de sa cellule ?

Cela rappelle le funeste souvenir de la guerre froide lorsque, au début des années cinquante, quelques cinéastes autrefois communistes, comme Elia Kazan, étaient venus livrer le nom de leurs anciens amis à la commission du Sénat américain, présidée par Joseph Mc Carthy.

Une autre question encore se pose, à propos des membres marxistes du gouvernement belge.  A quelle chapelle appartiennent-ils ? Il y a en effet à peu près autant de marxisme que de make-up sur la table de maquillage de la camarade Joëlle Milquet. Quoi de commun entre le marxisme anti-syndical tendance barbe de trois jours de Paul Magnette et le marxisme maatjes-crevettes fraîches de Johan Van De Lanotte ? Et comment qualifier celui de Vincent Van Quickenborne ? Marxisme tendance libérale-fêlée toujours à côté de la plaque ? Et celui du chrétien Pieter De Crem ? Marxisme façon sabre et goupillon ?

Reste le plus difficile : identifier à quelle chapelle appartient Elio Di Rupo. Bonne chance ! Il change de marxisme plus souvent que de nœuds pap’. Un jour gauche caviar, l’autre tiers mondiste à Porto Alegre, après avoir participé comme ministre à la privatisation de la  CGER, confiée à la Générale de Banque puis à Fortis avec, au bout de l’aventure, une vraie explosion de la finance, balayée par l’effondrement du système bancaire comme en rêvaient les marxistes de jadis. Ce n’est plus du marxisme, c’est du terrorisme bolchévique !

Tous les marxismes représentés au gouvernement ? Non. Manque de pot, je n’en vois pas un qui se revendique du marxisme tendance Groucho. Ne dirait-on pas pourtant que Groucho Marx décrivait le gouvernement Di Rupo lorsqu’il disait : « Ne vous vous fiez pas aux couples qui se tiennent par la main. S’ils ne se lâchent pas, c’est parce qu’ils ont peut de s’entretuer. »

 

 

www.berenboom.com