MARINE FRANCAISE

Il est regrettable qu’une grande partie des Français ait perdu toute mémoire. De leur histoire et de leur littérature. Sinon, ils se souviendraient qu’avec une prescience étonnante, Marcel Pagnol faisait déjà dire à Escartefigue (pendant la partie de cartes de Marius) : « Il se peut que tu aimes la Marine française. Mais, la Marine française, elle te dit merde ! »

Vous avez bien lu, pauvres électeurs du Nord, qui habitiez si près de chez nous, et vous, excellents Français de souche, d’Aubagne et de Marseille, avez-vous bien entendu ce que vous dit la Française Marine ? Une fois élue, ne vous plaignez pas d’être le dindon de sa farce (pour le dire poliment). Vous savez par où ça entre ; en sortir, c’est beaucoup plus compliqué.

Si vous avez oublié où mène l’extrême droite, si vous ne l’avez jamais su, c’est que vous ne lisez plus de livres. Voilà votre problème.  Et ça me fend le cœur, comme disait César dans la même scène.

Pauvres fous qui imaginez que la France bleu-blanc-noire ressemblera à l’image idéale de la France des chromos, petits villages (sans eau courante ni électricité), petite église (où on vous avertit que le diable est partout), douaniers aux frontières et francs français (dévalués à l’époque chaque année ou presque).

Cette fausse France « du bon vieux temps » n’existe pas. Et c’est toujours Pagnol qui le dit : « La raison pour laquelle tant de gens trouvent qu’il est si difficile d’être heureux c’est qu’ils imaginent toujours le passé meilleur qu’il ne l’était, le présent pire qu’il n’est vraiment et le futur plus compliqué qu’il ne le sera. »

Encore un enseignement de l’histoire : Jean-Marie, le papa de la Marine, avait le mal de mer chaque fois qu’il débarquait en Algérie. C’est pourquoi il a fini dans les paras. En servant comme sous-officier dans le 1 er régiment étranger. Ne vous frottez pas les yeux. Si vous votez FN pour bouter de votre pays de Cocagne ceux qui n’ont pas de papiers français, autant le savoir. Avec un ancien d’un régiment d’étrangers (et fier de l’être), c’est mal parti.

Bien sûr, Fifille raconte partout qu’entre elle et son papounet, c’est fini. Ter-mi-né ! Maintenant qu’elle s’est emparée de son bâton de maréchal (et avant qu’elle ne se le fasse piquer par sa nièce), de ses photo de Pétain et de Jeanne d’Arc (celle-ci dédicacée) ainsi que de la caisse noire, forcément noire, du parti, le vieux il peut se casser, jouer à la manille avec les anciens de son régiment dissous (pour avoir participé au putsch contre le gouvernement légal de la France) et faire le mariole en vedette américaine de ses meetings. Elle s’en fiche, qu’elle dit. Voire. Dans l’ADN du papa, il y a assez d’affreuses petites graines pour contaminer sa fille et sa petite-fille et tous ceux qui auront osé s’en approcher.

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