DES VACANCES ? ET QUOI ENCORE !

Après une longue semaine de non-vacances scolaires, voici que commencent deux interminables semaines de vacances peut-être suivies de semaines de non-vacances à nouveau, surtout si, après le succès de leur grève pendant une journée de non-travail, les syndicats remettent le couvert…

Comment occuper les enfants pendant cette longue période ?

Pour éviter qu’ils ne restent affalés devant la télé, on peut s’arranger avec les voisins. Après deux heures de télé dans le salon, vos enfants montent chez les voisins regarder la télé tandis que les enfants des voisins prennent leur place. Renouvelez le manège toutes les deux heures. Jamais les gosses n’auront fait autant d’exercices. 

A ceux qui se désespèrent de la fermeture des théâtres et des concerts, on conseille les cimetières. On y entend des discours – certains valent bien quelques monologues du théâtre contemporain- et de la musique. C’est en tout cas la seule occasion de se retrouver à cinquante sans quarantaine…

Aux sportifs, on conseillera le kayak, l’activité préférée de Sophie Wilmès, mais en respectant la règle qui impose de pagayer uniquement côté fenêtre. 

De toute façon, c’est la seule façon de voir de l’eau car côté côte, c’est fichu. De Vlaamse Kust est mieux protégé des assauts des touristes que le Palais du Topkapi à Istamboul… Sauf à se déguiser en pêcheur de crevettes et prétendre que vous allez relever vos filets mais cette subtile tactique suppose que vous ayez de sérieuses notions du patois ostendais…

Faute de quitter la ville, vous pouvez évidemment vous rabattre sur la célèbre chasse aux œufs. Mais en respectant les prescriptions, dix à l’extérieur qui peuvent être vingt-cinq s’ils ont moins de 13 ans, mais qui ne peuvent traverser le salon avec des chaussures sales à plus de quatre (trois si l’un d’entre eux fête son treizième anniversaire). Il faut rappeler que vos visiteurs doivent utiliser les toilettes extérieures – la cabane au fond du jardin de votre aïeul redevient très à la mode. 

 Si un enfant se plaint que le chocolat ne goûte pas le chocolat, alerte, il faut immédiatement isoler tout le groupe. Sauf si les œufs sont du chocolat industriel anglais. Dans ce cas, pas d’inquiétude. C’est normal qu’il ait la même saveur que le plastique qui l’entoure. 

Rayon jeux, il y a le frisbee à condition de ne pas cracher dessus chacun à son tour. Ou la pétanque mais les boules doivent se trouver à 1,80 de distance du cochonnet, ce qui réduit singulièrement le plaisir du jeu.

  Je comprends que vous en ayez assez de toutes ces règles, que vous vous relâchiez un peu et que vous fassiez l’innocent devant les flics s’ils vous remontent les bretelles. Attention cependant : « C’est très joli d’être innocent, mais il ne faut pas en abuser » (Pagnol).

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LES LOIS DE L’AMER

Sacrée gueule de bois pour les partisans du Brexit. Il y avait donc des étrangers hostiles dans les cales du navire ? Croyaient-ils qu’il suffisait de larguer les amarres et de faire flotter la Grande-Bretagne en haute mer pour se débarrasser des rats ? C’est oublier les règles séculaires de la marine.

A ce sujet, il est bon de rappeler aux citoyens d’une nation de grande tradition maritime que l’une des règles de la mer prescrit aux capitaines de recueillir les naufragés, sans vérifier leurs papiers ni leurs cartes de séjour, sexe, compétence ou nationalité avant de les autoriser à monter à bord et sans les choisir en fonction de la couleur de leur peau mouillée.

Tous ces braves Britanniques qui ont voté non à l’Europe en espérant se racrapoter dans une Angleterre qui ressemblerait aux villages dans les romans d’Agatha Christie, se sont trompés. Comme le feront ceux qui plébisciteront Marine Le Pen en croyant aveuglément ses fables sur le retour à une France de bande dessinée d’avant-guerre, peuplée d’hommes en marcels et béret, la moustache triomphante, la baguette à la main, et de femmes, toutes blondes, vêtues de tissus Vichy (Vichy évidemment !)

Sacrés romanciers et auteurs de B.D. qui nous font rêver à des mondes imaginaires, si réussis sous leurs plumes que des lecteurs s’imaginent qu’ils sont réels. Faudrait interdire la fiction, tiens !

Plus un auteur a du talent, plus il est dangereux. Les dictateurs, qui ont en matière de culture plus de flair que les hommes politiques de nos démocraties fatiguées, ont toujours fait taire les artistes.

Il faudrait justement quelques belles plumes en Europe pour retisser un récit, comme disent maintenant les spécialistes de la communication politique. Ce vocabulaire me hérisse mais sa signification n’est pas fausse.

L’Europe s’est construite sur un malentendu, voire un mensonge. Les pères fondateurs ont fait croire que l’on pourrait concilier intégration économique et respect de la souveraineté des états membres. Alors que l’intégration suppose un abandon de pouvoirs des membres de l’Union au profit d’une autorité supranationale.

Mais, faute d’histoires qui nous unissent et nous donnent envie d’abandonner nos défroques nationales ou régionales, l’Europe patine. Hommes et femmes politiques européens comme la plupart des politiciens locaux s’imaginent que leurs promesses de maîtriser ou développer l’économie ou même de baisser le chômage suffisent à se faire élire et aimer. On comprend ainsi le succès de cette phrase apocryphe prêtée à Jean Monnet : « Si c’était à refaire, je commencerais par la culture. »

Il ne l’a jamais écrite mais, soixante ans après la signature du traité de Rome, on aurait tant aimé qu’il l’ait prononcée !

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