Amaï, les amis ! Quelle semaine !
D’abord la nationalisation d’une des deux dernières grandes banques (soi-disant) belges. En un week-end, le très libéral ministre belge des finances et son très modéré premier ministre ont fait ce que le parti communiste français a réclamé vainement pendant plus de cinquante ans…
Coupant l’herbe sous le pied du P.T.B. et de ses chapelletjes.
Quelqu’un a-t-il vu passer le communiqué de félicitations de monsieur d’Orazio au camarade Reynders ?
Et la lettre affolée de l’O.C.D.E. demandant à Mr Leterme si la nationalisation de la Dexia est le modèle des mesures qu’il compte imposer aux états désormais sous sa férule ? Ils ne savaient donc pas à l’O.C.D.E. qu’avec Leterme, c’est tous les jours rock and roll ?
D’accord, chez nous, on ne nationalise que les entreprises en perdition, le temps de trouver le fossoyeur qui va les enterrer. Mr Mittal, une fois ses actuelles petites affaires liquidées, pourrait peut-être s’intéresser à notre Nouveau Crédit Communal-Le Retour ? Le nettoyage des locaux par le vide devrait être dans ses cordes…
Dans la foulée, le successeur de notre éternel premier démissionnaire annonce la sixième réforme de l’état. His-to-rique ?
Disons que cette réforme est à l’image d’Elio Di Rupo devant les micros flamands : laborieuse, un peu schieve, pas souvent compréhensible mais courageuse et de toute façon inévitable.
La « note » du formateur remodelant le pays fait penser à la décision du garagiste qui décide de démonter le moteur en vous disant : comme votre bagnole est fichue, je vous propose un dernier truc. On va mettre les boulons dans un autre ordre et on verra bien si votre tacot veut encore démarrer.
En tout cas les deux événements auront fait au moins un heureux, Jean-Luc Dehaene, débarrassé en même temps de ces scrogneugneu de Français qui l’empêchaient de gérer en chef Dexia et d’une ènième mission royale de la dernière chance pour scinder B.H.V.
A ce sujet, que pense-t-il de l’accord qui vient d’être réalisé (et que lui n’avait pas réussi à nouer) ?
Si on l’interroge, peut-être va-t-il citer cette réflexion très belge de Sigmund Freud (que son papa, qui était psychiatre, a dû lui apprendre): « Faute de pouvoir voir clair, nous voulons à tout le moins voir clairement les obscurités. »
Quant à la bande des huit, elle a aussi des raisons d’être satisfaite des bazars qu’elle a réussi à nouer. Comme le chantait jadis Tohama : « Ah ! Qué bella combinazione ! Yé mé donne, Tou mé redonnes. Mon amour, comment résister ? Jé bouillonne. Eteignons l’électricité ».
Elio au pouvoir, ça nous promet plus de paillettes que Leterme d’Ypres. Et des néons dont notre pays a bien besoin pour retrouver un peu de lustre…
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