LE DIALOGUE DE LA SEMAINE

  • Allo, Donald ?
  • Oh ! Tovaritch Vladimir, je comptais justement vous appeler. Télépathie ! On dirait que nos cerveaux fonctionnent en parfaite harmonie ! Que me vaut le plaisir… ?
  • D’abord vous féliciter. Fiesta, discours, tout était très réussi. Surtout le chapeau de votre épouse. J’aimais particulièrement les petites marionnettes qui s’agitaient dans votre dos pendant votre prestation de serment.
  • Marionnettes ?
  • Oui cette série de charmants garçons qui faisaient la claque et qui riaient à chacune de vos saillies. 
  • Zuckerberg, Bezos, Musk et compagnie ?
  • On aurait dit des figurants dans un film des Marx Brothers. Je pensais les inviter à Moscou pour ma prochaine apparition devant la Douma. Ça serait tellement plus drôle pour mes députés de les regarder s’agiter plutôt que le portrait figé de Lénine.  
  • Difficile, Vladimir. Hélas, les sanctions courent toujours. J’aurais voulu les annuler, croyez bien, mais ça ne dépend pas que de moi. 
  • Je ne comprends pas, Donald. Pendant qu’il faisait ses malles, Joe Biden a accordé la grâce présidentielle à un paquet d’individus condamnés par les tribunaux, dont certains sont morts depuis un siècle. 
  • Vous connaissez l’expression : la vieillesse, quel naufrage !
  • Je n’oserais pas ajouter que vous aussi, vous avez gracié toute sorte de personnages autrement plus louches que moi. Aucun tribunal ne m’a jamais condamné, moi. 
  • Tout de même, il traîne un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale… 
  • Et la présomption d’innocence, vous l’avez déjà effacée de vos lois ?
  • Non, non, bien sûr. Sinon, je n’aurais même pas pu participer à l’élection présidentielle…
  • Ces braves gens pourraient simplement présenter leur entreprise pour booster un peu mes oligarques, vraiment trop endormis. 
  • Mais que feriez-vous de leurs produits, Vladimir ? 
  • Tenez, si Amazone s’installait chez nous, je pourrais commander des soldats nord-coréens d’un simple clic. Avec moi, Bezos doublerait sa fortune. Je serais même prêt à payer les commandes en crypto monnaie. Par galanterie, je choisirais celle qu’a lancé votre charmante épouse. 
  • Ah non ! Du trump ou rien ! 
  • Vous êtes dur en affaires, Donald. Mais, d’accord ! J’achèterai mes petits soldats en trump. Musk a aussi une quincaillerie qui peut nous intéresser, satellites, fusées. 
  • Oui mais, entre nous, elles explosent une fois sur deux
  • Je sais ; je les achète pour les refiler aux ukrainiens en disant qu’elles sont livrées par les Etats-Unis, ce qui contourne les sanctions.
  • Payées aussi en trump.
  • Evidemment, Donald.
  • J’y réfléchis. Et Zuckerberg ? 
  • Pour être franc, Facebook ne nous intéresse pas. Mais lui aussi je songe à le vendre aux Ukrainiens à qui il expliquera comment on fait pour être un homme, un vrai…
  • Merci, bon débarras !

    www.berenboom.com