De l’eau sur Mars ! Et demain, des êtres vivants ? N’a-t-on pas tous frémi de plaisir et de terreur à la fois à l’idée qu’il existe ailleurs des E.T., que des petits hommes verts débarquent un jour parmi nous? Ce désir, enfoui en nous que nous ne sommes pas seuls dans l’univers, a accouché, soi-dit en passant, de quelques livres magnifiques (je vous conseille «Martiens, go home ! » de Fredric Brown, l’un des plus hilarants roman de SF), des BD américaines délirantes et plein de films tantôt terrifiants, tantôt émouvants.
D’accord, je vais vite en besogne. D’une petite flaque d’eau salée, je déduis déjà la présence d’une vie consciente sur la planète rouge. Mais la science ne nous l’a-t-elle pas annoncé : là où il y a de l’eau, il y a de la vie ? C’est même l’objet principal des recherches (très coûteuses) sur les exo-planètes. Rappelez-vous de ce choc quand les télescopes de la NASA ont découvert la présence de vapeur d’eau sur la planète HAT-P-11-B dans la Constellation du Cygne il y a tout juste un an.
Evidemment, à voir la façon dont certains accueillent la vague des réfugiés orientaux et africains qui déferlent ces jours-ci sur l’Europe, on peut se poser des questions. Est-ce vraiment le moment de fouiller les égouts de Mars ? De déranger les petits hommes verts qui essaient gentiment de bronzer sur les bords de leurs canaux ? N’y a-t-il pas un risque, à force de voir nos engins saccager le sol de leur planète et la transformer en un chantier hystérique type viaduc Reyers, que les petits gars finissent par lever la tête vers nous. Et qu’ils se disent : tiens, si on se faisait un petit exode vers cette planète bleue ? On dirait qu’elle n’a pas perdu comme nous son atmosphère. Il doit faire bon y respirer. Et la vie doit y être plus calme et plus douce que sur notre pauvre planète rouge. Depuis qu’elle est bombardée par toutes les crasses spatiales qui passent dans le coin et balayée par les vents solaires, Mars ressemble à un champ de bataille, genre la Syrie après le passage de Daesh.
Bon, je ne sais pas si, là-haut, ils connaissent Daesh et Dieu et Allah. J’espère que non car à leur arrivée, on leur expliquera que tout ça, c’est une de nos principales curiosités. Alors, avec un peu de chance et en comptant sur leur curiosité de touriste candide, au lieu de les loger au WTC, on pourra les convaincre de visiter le Moyen Orient.
Vu la carence de Neckerman, ils devront utiliser les bacs et bateaux qui ont emmené Syriens et Irakiens mais dans l’autre sens, ce qui fera le bonheur des passeurs, obligés jusqu’ici de revenir à vide, et ils goûteront au plaisir d’une terre dévastée, bombardée, peuplée de fous mais qui leur paraîtra néanmoins moins épouvantable que Mars. Le bonheur, c’est vraiment une notion relative…
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