Le 1 er novembre, on sonne à la porte. Je prépare les bonbons et les chocolats. Surprise ! Sur le seuil, au lieu des enfants venus fêter Halloween, je trouve un bonhomme qui distribue de la pub pour Saint Nicolas. Et voilà que mon journal fait depuis la semaine dernière la pub pour Noël ! Le champagne moins cher et les boules en promo à condition de les acheter dès aujourd’hui ! Noël en novembre, printemps en décembre.
Je vois déjà ce que proposera mon pâtissier pendant la trêve des confiseurs : des œufs en chocolat. Et en janvier, les syndicats annonceront le défilé de la fête du travail. Le muguet sera un peu cher mais, quand on aime, on ne compte pas ! La règle désormais est de s’y prendre à temps, principe de précaution oblige. Ainsi, le socialiste français Manuel Valls a eu l’idée de doubler tous les autres prétendants de son parti en laissant entendre qu’il est prêt à disputer la présidence de la république … de 2017.
D’accord, c’est la crise, il faut que les commerçants commercent, que les fabricants fabriquent et que l’état ratisse de plus en plus de taxes vu que le trou des finances est si grand que la Belgique risque de s’y perdre à moins que la commission européenne ne la jette dans le vide. Mais pour nous aussi, messieurs-dames ministres, boutiquiers et industriels, c’est la crise. Alors, rêvons un peu. A une année sans…
On a réussi le dimanche sans auto, au point que les amateurs d’air frais en réclament la multiplication. Les restos sans cigarettes, ce qui paraissait extravagant il y a quelques années. Et les opérations sans bistouri qui permettent la réfection de nos organes grâce à un simple rayon.
Alors, pourquoi ne pas tenter une année sans fête, sans cadeau, sans congé et sans pub ?
Vous grimacez ? Vous pensez à tous ces petits présents, aux verres de l’amitié et autres festivités que vous aimez tant ?
D’un autre côté, songez à votre portefeuille et, au diable l’avarice, à ce que l’état va épargner (plus de petit vin d’honneur, de cocktails au champagne, de voyages internationaux, de cadeaux tout au long de l’année sous mille prétextes, de dons à des chefs d’état étrangers farfelus, de consulats à des copains du ministre, de rapports coûteux sur l’effet des congés sur la productivité, etc). Bref, cette année-là, plus besoin d’impôt !
Une année sans, ce sera une année sans déclaration fiscale, sans bousculade dans les magasins la veille des jours fatidiques, sans enfants mécontents du cadeau qu’ils n’ont pas demandé, sans sourires hypocrites devant le paquet qu’on va s’empresser de revendre, sans gaz, sans électricité et sans culotte. Une année sans culotte ? Mais, c’est Noël !
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