BRUXELLES, MA BELLE ?

  C’est à se demander s’il n’y a plus que les dealers qui aiment Bruxelles au point de se battre à coup de kalachnikov pour y rester ! Il faut leur reconnaître beaucoup plus d’attachement à notre ville que les politiciens du cru qui sont cuits, brûlés même après avoir déposé les armes. 

N’y a-t-il donc personne pour gouverner la capitale de l‘Europe, accessoirement de notre charmant royaume ? En politique, il y a toujours une solution. Plus elle est absurde, mieux elle fonctionne. Il n’est que d’admirer la construction du gouvernement Arizona qui allie la droite séparatiste flamande aux unitaristes belgicains wallons sous le regard des socialistes de Flandre. 

Voici quelques suggestions pour que ces pauvres David Leisterh et Ahmed Laaouej cessent d’errer comme des poules sans tête. 

Pourquoi ne pas tenter la jachère ? Un procédé classique en agriculture, qui consiste à laisser la terre se reposer pendant quelques années. Après, les plantes repoussent plus vivaces que jamais. 

Appliqué à la région, ce procédé aura pour conséquence d’arrêter tout, projets d’infrastructure, subventions, transports, engagements de personnel, etc. Le temps de laisser la nature reprendre possession de la ville, des rues, des maisons. Dans quatre ans, vous verrez avec quelle énergie, les citoyens se précipiteront aux urnes pour choisir enfin des dirigeants responsables. 

Actons la démission des politiciens bruxellois, plus prêts à cultiver leur ego que notre capitale. Laissons-les se retirer sur leurs terres. Et confions l’exécutif bruxellois à l’Union européenne. L’Europe a intérêt à sauver sa capitale. 

Les vingt-sept chefs d’état se partageront les portefeuilles. Le chancelier allemand au bien-être animal, Macron à l’environnement, Orban à la protection du patrimoine. Problème : la Région n’a droit qu’à cinq ministres. Mais on peut y ajouter des secrétaires d’état. Cependant, cette suggestion se heurte un gros obstacle. Sur cinq excellences, deux doivent être flamandes. Sauf à pousser Orban et Macron à se mettre au néerlandais, voilà un vrai casse-tête.   

Pourquoi ne pas alors faire appel à Trump ? Les gouvernements danois, groenlandais, canadiens, panaméens s’opposent à ses rêves d’étendre son empire. Mais le gouvernement bruxellois étant aux abonnés absents, personne ne l’empêchera de faire de Bruxelles sa seconde capitale. District of Brussels. Lui qui a qualifié notre ville de « trous à rats » voudra investir massivement pour en faire sa vitrine. Peut-être aussi qu’il l’offrira comme jouet à Elon Musk. 

On voit d’ici comme Elon va s’amuser. Après l’envoi de tous les parlementaires et fonctionnaires sur Mars, il expérimentera sur le reste de la population ses procédés d’implants dans le cerveau. De quoi s’assurer qu’aux prochaines élections régionales, il n’y aura plus qu’un seul gagnant, le Vlaams Belang. 

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CASSEZ LA VOIE

On ne remerciera jamais assez les agents des TEC. Voilà des Belges respectueux de la régionalisation du pays et qui prennent bien soin, à chacune de leurs grèves, de n’emmerder que les Wallons. Tous les Wallons. Mais rien que les Wallons.

Ce sont bien les seuls de toute l’Europe, de toute la planète, qui ne descendent jamais à Bruxelles pour crier, casser et pire si affinités. Même leurs bus ne viennent pas polluer nos rues vu qu’ils restent la plus grande partie de l’année sagement rangés au garage.

Alors que les indépendantistes catalans, les ex-sidérurgistes lorrains, les agriculteurs allemands et français, les fans de foot marocain, les enragés du R.S.C. d’Anderlecht, les Kurdes, les opposants russes, les groupies de Vargass 92, la star de Snapchat (vous suivez ?) sont attirés par la capitale belgo-européano-flamande comme les rats par le fromage. Même les Anonymous s’en viennent protester bras dessus, bras dessous dans les rues de la capitale, ce qui est un peu paradoxal. Mais est-ce plus logique de casser les vitrines de la place de la Monnaie pour faire la fête à une vedette des réseaux sociaux ? A Bruxelles, la différence entre réel et virtuel tend à s’estomper. Façon de prouver qu’elle est une ville high tech, une cité du futur. Même si les embouteillages, les tunnels en ruines et les chantiers de travaux interminables nous font heureusement bien vite retomber sur terre.

Il faut vraiment être coincé pour ne pas venir casser sa voix à Bruxelles. Les habitants de Bali ont renoncé à défiler dans le quartier européen pour dénoncer le réveil du volcan Agung à cause de la fermeture de l’aéroport. Les astronautes de la Station Spatiale Internationale n’ont pas réussi à décrocher l’autorisation d’atterrir pour avertir Jan Jambon de l’invasion imminente des Martiens tant que les négociations entre le fédéral et les trois régions sur le survol de Bruxelles ne sont pas clôturées, que le Conseil d’Etat n’a pas donné son avis, ceci sous réserve des recours des habitants devant les tribunaux.

Quant aux fans de Johnny Halliday, assommés par la disparition de leur idole, ils sabotent le voyage à Bruxelles parce que le père du chanteur qui l’avait abandonné à sa naissance y est enterré.

Tout le monde défile à Bruxelles sauf les Bruxellois. Quelle que soit leur origine, ils sont les seuls à ne pas arpenter la ville au pas de Loi. Eux, ils préfèrent flâner et admirer les facettes extravagantes de cette cité folle, mal foutue et délirante qu’ils aiment tant.

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Ps : Allez plutôt défiler devant la magnifique et hilarante collection de cartoons de nos meilleurs artistes réunie sous le titre « Belgium Art Cetera » qui revisite l’histoire de l’art belge. Jusque fin janvier au Musée Belvue.