Qui a fermé les yeux pendant que ce maudit rafiot débordant de réfugiés errait en perdition au large de la Grèce ? Et qui assume la responsabilité de ces centaines de noyés ? Pas Pascal Smets, c’est entendu. Lui se contente d’inviter en grande pompe le maire de Téhéran et ses sbires, qui ont sur les mains le sang d’autres centaines de morts et détenus politiques en Iran. Et sa seule faute avouée est d’avoir payé leurs nuits d’hôtel à Bruxelles…
Qui alors incriminer ? L’agence Frontex a notamment pour mission « les activités de recherche et de sauvetage ». Sauvetage de qui ? Pas des réfugiés en détresse manifestement. Plutôt le sauvetage des états contre les réfugiés. Le rôle de cette agence est d’empêcher des non-Européens de fouler leur sol sacré, au besoin par la force.
L’agence reconnaît avoir constaté quelques heures avant le naufrage que ce bateau était à la dérive. Scandaleusement surchargé, il était évident pour ceux qui l’observaient qu’il n’était pas capable de gagner la terre ferme, encore moins l’Italie, sa destination. Il allait donc disparaître. Bon débarras. Cela n’empêchera pas dans quelques jours les touristes européens de plonger à leur tour dans la Méditerranée…
Frontex, c’est nous. Nos gouvernements assurent son existence, son financement et le recrutement de ses agents qui laissent ainsi périr sans réagir des malheureux poussés à l’exode.
Et les garde-côtes grecs ? Le bateau ayant affiché se rendre en Italie, eux aussi se sont lavé les mains et ont détourné le regard, la conscience tranquille, pendant qu’il sombrait au large de Pylos.
Et nos gouvernements ? Qui laissent l’Italie et la Grèce se débrouiller avec les réfugiés, les laissent dépérir dans des camps immondes ou parqués au fond de la Turquie ou de ce qui reste de la Lybie. Trop contents que l’envoi d’un gros chèque aux gouvernements de ces pays (ainsi que de Tunisie) leur permettent de ne pas devoir traiter le cas de ces potentiels demandeurs d’asile. La Vivaldi a déjà assez de soucis comme ça avec ses bagarres internes, ses présidents de parti et ses ministres pour se soucier de ces Africains qui ne peuvent qu’énerver les électeurs s’ils devaient rejoindre nos frontières. Sept mille condamnations de Fedasil par les tribunaux et la Cour européenne… Des jugements restés largement inexécutés malgré les astreintes. Le plus étrange c’est que personne ne réclame la démission des ministres en charge de loger les demandeurs d’asile alors que le ministre bruxellois Smets démissionne pour avoir, lui aussi logé des étrangers, des Iraniens, il est vrai et arrivés en avion.
A force de tire à hue et à dia, on a pourtant l’impression que dans ce jeu de combat naval, on criera bientôt gouvernement coulé…
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