Les politiciens du monde entier se sont retrouvés cette semaine à Bakou, sur les bords de la mer Caspienne, à discourir fièrement dans les salles du gigantesque Palais des Congrès. Un temple en béton dans lequel s’est tenu de manière absurde le concours Eurovision de la chanson il y a une dizaine d’années. L’Azerbaïdjan en Europe ? Ce sont les Ukrainiens qui doivent se gratter le crâne en se demandant pourquoi les Russes trouvent normal que les Azeris soient Européens le temps d’une chanson alors qu’ils leur interdisent de faire partie du continent dans lequel ils sont géographiquement implantés.
C’est vrai que le président azéri ressemble à Poutine comme deux gouttes de nitroglycérine, y compris pour son goût prononcé d’envahir le territoire convoité de ses voisins.
La Cop 29 attend pour conclure et décider combien de milliards de dollars seront dépensés à lutter contre le dérèglement climatique que le G 20 qui se tient au même moment de l’autre côté du globe, à Rio, débloque l’argent nécessaire ou décide d’attendre la fin du mandat de Trump avant de songer à sauver notre pauvre planète bleue.
On se demande en passant pourquoi les dernières COP se tiennent dans des pays dont l’activité principale est l’extraction pétrolière (l’an dernier à Dubaï), une des sources incontestées de la dégradation climatique. Il est vrai que cette fois, à Bakou, les participants ont pu se consoler en avalant du caviar à chaque repas, une des richesses de la Caspienne, par ailleurs la mer la plus polluée du monde. Ce qui explique peut-être pourquoi le caviar a la couleur du pétrole. Mais son goût est un peu plus salé.
Les grands (et moins grands) de ce monde se sont bousculés pour se montrer sur la photo de groupe à Bakou. Rien que pour notre petit pays, 140 personnes avaient reçu ticket d’avion, chambre d’hôtel et badge. Parmi eux cinq ministres dont quatre en affaires courantes. Quatre ministres qui auront quitté leurs fonctions dans quelques semaines au plus tard pour décider de l’avenir de la planète, tout un symbole…
Pendant que les représentants les plus huppés de la race humaine se déplaçaient en masse par avion entre le centre de l’Asie et l’Amérique du Sud pour sauver, parait-il, notre espèce de la destruction, les scientifiques annonçaient la disparition définitive d’une nouvelle race d’animal, le courlis à bec grêle. Un oiseau raffiné et élégant qui a même fréquenté nos régions – mais il y a plus d’un siècle. Le lien avec Bakou ? Le courlis se reproduisait en été dans les plaines d’Asie centrale. Or, depuis que celles-ci ont été transformées en terres agricoles et en terrains pétrolifères, l’oiseau a perdu son territoire naturel. Ce n’est pas la multiplication des politiciens belges dans la région qui va sauver leur reproduction…
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