AVEC SABENA, VOUS Y SERIEZ DEJA …

    Qu’on puisse à nouveau voyager sans fausses invitations ou d’hypocrites raisons impérieuses, qui n’en réjouira ? Mais, dans le monde d’après qui réapparaît timidement, profitons-en pour changer nos habitudes. D’ailleurs Neckermann a mis la clé sous le paillasson. Sea, sex and sun, c’est de l’histoire ancienne. Il faut trouver des destinations, des attractions nouvelles.

Parmi les suggestions originales, pourquoi pas Ankara ? La Turquie vient d’ouvrir aux touristes avec beaucoup d’opportunisme le palais où Erdogan a reçu il y a quelques jours les plus hautes autorités européennes. Dans la salle où s’est déroulée la rencontre, vous pourrez vous faire photographier dans le célèbre sofa où s’est allongée Ursula von der Leyen ou poser votre postérieur dans la chaise dorée où le président du conseil s’était empressé de déposer le sien. On vous prêtera même des mannequins représentant Charles et Ursula que vous pourrez disposer selon votre imagination.

Pour rendre la visite plus excitante encore, l’Ode à la Joie, l’air européen, est diffusé en musique de fond. Chaque fois qu’elle s’arrête, les visiteurs sont obligés de s’asseoir. Il y en a toujours un qui reste bêtement debout. Et qui est condamné à payer double tarif.  

Autre destination excitante, Fukushima. La pandémie ayant épuisé les budgets, le gouvernement japonais n’a plus les moyens d’entretenir les piscines de retenue des eaux contaminées par la centrale nucléaire déglinguée de l’île. D’où la décision de déverser ces eaux dans la mer. 

En voilà une idée ingénieuse pour attirer les curieux du monde entier ! On devine l’attrait de ce spectacle pour les casse-cous, toujours en recherche de sensations nouvelles et de défis débiles. Se faire immortaliser sous un million de tonnes d’eau, c’est autrement plus spectaculaire que la traversée des chutes du Niagara dans un tonneau ou des chutes du Zambèze sur un fil. En plus, l’eau de Fukushima scintille de mille feux même dans la nuit – votre peau aussi après la baignade et pendant quelques centaines de milliers d’années ! 

Cerise sur le gâteau, avaler du strontium-90 et du cesium-137, tous les gourmets vous le diront, c’est autrement plus capiteux et plus enivrant que du saké. 

La Belgique pourrait profiter de l’ouverture des frontières pour attirer les touristes étrangers. Et les séduire avec la richesse des collections de ses musées. Mais, surprise, ils sont fermés. Après le musée d’art moderne, dans les caisses depuis des années, le gouvernement refusant de financer un bâtiment pour l’accueillir, c’est maintenant le musée d’art ancien qui ferme faute de budget pour payer le personnel…

Qu’on ne s’étonne pas alors que les visiteurs préfèrent s’offrir Ankara ou Fukushima…    

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