ZAPORIJJIA MON AMOUR

    Prise sous le feu russe et ses bombardements absurdes et suicidaires, la situation de la centrale nucléaire de Zaporijjia semble désespérée. Les dirigeants ukrainiens ne savent plus à quel saint se vouer pour éviter une catastrophe qui risque de contaminer toute l’Europe, un nouveau Tchernobyl. Les dernières déclarations du patron de l’AIEA, qui s’est une nouvelle fois rendu sur place, sont glaçantes. 

Tout semblait bloqué. Jusqu’à ce qu’un homme se manifeste pour sauver l’Ukraine, l’Europe, le monde, Georges-Louis Bouchez. Qui mieux que le président du MR peut expliquer aux Ukrainiens et aux Russes l’intérêt de conserver cette centrale et, pourquoi pas, dans la foulée, d’en créer quelques autres dans les environs, l’avenir étant au nucléaire. Un dada qu’il partage avec le président Poutine. 

Justement ces deux-là ont quelque chose à se dire. Les Russes occupent Zaporijjia mais ils ne savent comment se débarrasser de cette patate brûlante. Pas question de la restituer aux Ukrainiens. D’un autre côté, ils préfèrent être loin de là le jour où la centrale fera boum ! 

La solution de notre Mr Atomik ? Céder la centrale à la Belgique. 

Les Russes en seraient soulagés. Bon débarras ! Les Ukrainiens fêteraient le départ des Russes comme une victoire. Et les Belges y gagneraient à tous les coups. 

Mr Bouchez se vantera d’avoir réussi à mettre en œuvre sa politique en acquérant une nouvelle centrale et ses partenaires du gouvernement se réjouiront que la nouvelle centrale belge est loin du territoire national. C’est la magie de la Vivaldi, permettre à tous les membres de la coalition de remplir leurs objectifs en même temps surtout quand ces objectifs sont totalement contradictoires. Grâce à ce tour de passe-passe, on réussira une fois de plus à faire tout et son contraire : plus de nucléaire sous pavillon belge et moins de nucléaire sur le territoire belge. Nos politiciens ne sont-ils pas les plus castars du monde ? 

Reste un problème, les déchets. Quand on lui posait la question, Mr Atomik avait toujours la même réaction : il les glissait sous le tapis. 

Cette fois, il rayonne. Il a la solution. L’Ukraine est déjà tellement couverte de déchets de toute sorte depuis que l’armée russe arrose leur territoire d’obus qu’ils ne s’apercevront même pas que les Belges leur en fourguent quelques tonnes de plus, qui sommeilleront pour l’éternité dans cette terre devenue belge. 

Reste à acheminer l’électricité vers la mère-patrie. Les Russes transportaient leur gaz et leur pétrole par pipe-line. De Zaporijjia-lez-Bruxelles, ce sera plus simple encore, quelques lignes haute tension et le tour est joué. Fini les économies d’énergie et autres privations. Pour le prochain hiver, on n’aura pas de scrupules à tout allumer, à tout faire flamber, grâce à notre nouvelle centrale. 

On dit merci qui ?    

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FOIRE DU LIVRE ET PLUS

Alain BERENBOOM à la Foire du Livre de Bruxelles

A l’occasion de la sortie de son nouveau roman, CLANDESTINE, Alain Berenboom dédicacera son livre au stand DILIBEL vendredi 31 mars à 16h00 et 20h00.

Cerise sur le gâteau, il débattra de son roman avec Nadine Monfils le samedi 1 er avril à 10h00.

Alain BERENBOOM à Charleroi

Il présentera son roman à la Librairie MOLIERE, boulevard Tirou à Charleroi. Le mercredi 5 avril à 18h00 toujours en compagnie de Nadine Monfils.

DU PASSE FAISONS TABLE RASE

 Quel événement ! En a-t-on vraiment mesuré l’importance, pris que nous étions par les balbutiements de la réforme des retraites en France qui jette les futurs vieillards en colère dans les rues et les débats chez nous sur la création de facultés de médecine dans chaque ville et village de Wallonie ? 

C’est pourtant un véritable événement dont on ne mesure pas encore les conséquences. Il a fallu la photo officielle de la rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine pour que l’on comprenne que quelque chose a vraiment changé à Moscou. La table, la célèbre table kilométrique au bout de laquelle Vladimir Vladimirovitch plaçait tous ses invités et même ses chefs militaires s’était brutalement réduite. Et pas un peu ! Il y a un an, le plateau s’étendait sur plusieurs mètres. Pour recevoir son prestigieux hôte chinois, la table a fondu comme neige au soleil. Elle ne mesure plus que quelques centimètres. 

Assis de part et d’autre du minuscule meuble, s’il avait tendu le bras, Xi aurait pu mettre son poing dans la figure de Vlad sans effort. 

Que s’est-il donc passé pour transformer ce long mur de bois qui isolait Vladimir du monde et de ses habitants en une simple table de nuit ? 

Plusieurs hypothèses sont échafaudées dans les chancelleries. Pour certains experts, c’est la preuve que la Russie commence à manquer de carburant de chauffage. Il a fallu découper la table historique et en faire du petit bois pour alimenter le feu ouvert dans le bureau du président russe. D’autres pensent que Poutine a voulu en faire un symbole de rapprochement avec la Chine. Une façon pour lui d’inviter son puissant voisin à faire chambre commune avec lui. Viens, mon loup. Entre nous, il n’y a qu’une mince planchette sur laquelle tu peux déposer tes lunettes, un verre de vodka et tes bouchons d’oreille. (N’ai pas d’inquiétude. Je ne ronfle pas.)

Certains suggèrent même que la disparition de la table-armure qui protégeait Vladimir Vladimirovitch du reste de l’humanité est le résultat d’un sabotage de facétieux opposants à la guerre. Des membres de son entourage qui savaient qu’en subtilisant sa célèbre table, le président russe se trouverait mis à nu, aussi désarmé que Samson sans sa chevelure, Attila sans son cheval, Manneken Pis sans son zizi.

Le plus vraisemblable est que Poutine a offert son meuble le plus précieux à Xi Jinping en échange d’armes. Une table (mais quelle table ! le trésor le plus précieux du Kremlin) contre cent mille obus. Xi en rit encore (ce qui lui arrive rarement). Car Poutine a vendu son âme contre un plat de lentilles. La seule promesse qu’il a reçue est que Chinois et Russes procéderont à des exercices militaires en commun. Façon d’écarter quelques milliers de soldats russes du front ukrainien. Subtile mise en œuvre du plan de paix chinois…   

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DRÔLES DE DRAMES

    La France est suspendue depuis des semaines au vote de la réforme des retraites. La question mobilise toutes les énergies, la une de tous les medias, les discours de tous les politiques. Les trains ne roulent plus, les poubelles inondent les rues tandis que les gilets jaunes se préparent à revenir joyeusement par la cheminée. Tout ce charivari, bruits et fureur pour empêcher le report de l’âge de la retraite à 64 ans. Que se passera-t-il dans quelques années quand la Belgique aura annexé la France, importé ses lois et que, devenus belges, les Français découvriront que l’âge de la retraite est de 67 ans ? Ils se jetteront à nouveau dans les rues mais en criant cette fois : « Macron, reviens ! Les Belges sont devenus fous ! » 

   On s’étonne un peu de la violence de la réaction de la rue en France sans que personne ne semble se demander si dans 64 ans, il y aura encore quelqu’un sur terre pour demander de bénéficier d’une pension et à qui ? 

   Oui, que restera-t-il de la planète bleue noyée sous la mitraille, l’acier et le feu ? Ce qui frappe ces dernières semaines, c’est l’explosion de la fabrication des armes. Des armes, jusque là bien emballées, qui servaient à dissuader mais qu’on sort des cartons pour le feu d’artifices. 

La terrifiante et interminable guerre en Ukraine n’explique pas tout. Il y a aussi l’achat de sous-marins nucléaires par l’Australie, qui se méfie de la Chine, la hausse spectaculaire des budgets militaires des Chinois qui se méfient des Américains et des dépenses militaires des Etats-Unis qui se méfient de tout le monde. Sans compter les dictatures africaines qui en ont besoin pour mater leur population, affronter des rebelles de tous poils ou créer des troubles chez leurs voisins. Rayon développement massif des armements, on imagine que les Russes ne sont pas en reste. Sur tous les continents, les usines d’armement tournent à plein régime. 

Dire qu’on s’était étonné du « pognon de fou » distribué, « quoi qu’il en coûte » par les gouvernements un peu partout pendant la pandémie pour que personne ne sombre. Mais ce n’était que roupie de sansonnet face à la flambée des dépenses militaires. Avec cette interrogation au passage : d’où vient tout ce pognon ? Et où se cachait-il ? Alors que chez nous, par exemple, on ne trouve pas une petite enveloppe pour ouvrir immédiatement des centres de refuge décents pour demandeurs d’asile. On pourrait peut-être suggérer à la FN de les financer sur les bénéfices qu’elle doit être en train d’engranger ? 

    « A force d’écrire des choses horribles, s’écrie Michel Simon dans « Drôle de Drame » (où il joue le rôle d’un écrivain), les choses horribles finissent par arriver ». Un sérieux avertissement qui avait été lancé deux ans avant le début de la deuxième guerre mondiale. Vous trouvez la coïncidence bizarre ? Bizarre ? Vous avez dit bizarre ? 

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J’AIME LES FILLES

   Le 8 mars, je n’ai pu m’empêcher de saluer la journée des femmes en chantonnant sans même y penser « J’aime les filles » à la manière (plus ou moins) de Jacques Dutronc. 

  Mais je me suis tu avant la deuxième strophe. Diable ! Si quelqu’un m’entendait…

A l’époque (1967), le disque avait caracolé en tête des hit-parades pendant des semaines. Elle était diffusée en boucle sur les ondes. Aujourd’hui, une radio peut-elle encore programmer cette chanson sans s’attirer les foudres d’associations et de personnalités bien pensantes ? 

Au début des années soixante, « Le Gorille » de Brassens était interdit d’antenne. Et aujourd’hui « J’aime les filles » ? 

D’abord, ce mot « filles » ? Ne doit-on pas dire « femmes » ? Jamais un président de la république française, un député, même un conseiller municipal ne commencerait plus un discours comme Giscard qui lançait fièrement « Bonchoir Madame, bonchoir mademoiselle, bonchoir monsieur » … 

Mademoiselle ? Le mot a été supprimé des documents administratifs par une très officielle directive du premier ministre français en 2012, Jean-Marc Ayrault. Remarquez, on pouvait l’appeler Ayrault sans ajouter Héroïne. 

Entretemps, en effet, l’orthographe inclusif.ve commence à décomposer les textes. Comme on réécrit les livres de Roald Dahl ou de Ian Fleming, on risque d’exiger bientôt de revoir les classiques avant d’autoriser leur réédition. Marcel Proust : « Longtemps, je me suis couché.e de bonne heure ». Corneille : « Jamais un.e envieux.euse ne pardonne au mérite » ou « Un.e menteur.euse est toujours prodigue de serments »… 

   Comme si la reconnaissance de droits ô combien légitimes devait systématiquement s’accompagner d’interdits, de contraintes ridicules, de censure. La liberté des femmes passe par la liberté tout court. 

   Une phrase qui aurait pu être signée d’Isabelle Blume. Justement, c’est l’occasion de se souvenir de cette immense dame, morte un 12 mars (en 1975). Femme politique, féministe, militante. Journaliste à La Vie ouvrière, elle avait été priée d’interrompre la campagne qu’elle avait lancée, « La démocratie conjugale », contestant la suprématie masculine dans le ménage. Elue députée en 1936 (alors que les femmes n’avaient pas le droit de vote), elle avait pris pour thème de son premier discours « A travail égal, salaire égal ». Une tribune qui lui a permis d’être le fer de lance de tous les combats féministes, l’égalité des pensions, des indemnités de chômage, l’accès des femmes à la magistrature (on vient de loin). Elle a été une des premières aussi à lutter contre le fascisme, en faisant des tournées dans des usines allemandes mais aussi en Espagne pendant la guerre civile.

Si elle était française, Isabelle Blume serait entrée au Panthéon en même temps que Joséphien Baker…

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MARS-AVRIL 2023

A l’occasion de la parution de son nouveau roman CLANDESTINE

_ A Bruxelles, le jeudi 9 mars à la librairie Filigranes 
39-42, avenue des Arts (Madou)
A 18 h. Alain Berenboom sera mis sur la sellette par Michel Claise
 
_ A Liège (changement de date et de lieu) :
A la Librairie Livre aux Trésors
27, place Xavier-Neujean
Le jeudi 23 mars à 18 h 30
En compagnie de Pierre Kroll
 
_ A Charleroi, le mercredi 5 avril à 18 h.
À la Librairie Molière
68, boulevard Tirou
En compagnie de Nadine Monfils qui présentera sa nouvelle enquête des Magritte Leffe-toi et Marche »
 
_ A Paris le 7 avril à 19 h
A la Librairie A la Bicyclette bleue,
45, rue Pelleport- 75 020
En compagnie d’Armand Nihoul et de Dominique Van Cotthem
 
CLANDESTINE….  Un avant-goût : 
Un beau matin de 2005, Iulia, une jeune Russe débarque dans le cabinet d’un avocat bruxellois, Me Cyrille Biederman, qui ne croit pas un mot de son histoire.
Elle serait traquée par le président Poutine, échappée d’un centre de détention à Bruxelles et piégée dans un scandale politico-sexuel à Moscou dont Poutine serait le cerveau.
Logée chez la mère de son avocat, elle noue avec cette vieille Russe juive et communiste une étrange relation.
CLANDESTINE est un roman d’espionnage dans la nouvelle Russie, belliqueuse et énigmatique. Roman politique, burlesque mais aussi tendre, et passionnant, cette CLANDESTINE secoue, intrigue, fait rire. Et plonge dans une actualité brûlante.   

CHEF, UN P’TIT VERRE, ON A SOIF !

  A l’approche des élections, Bart De Wever oublie enfin les affaires angoissantes du moment pour se détendre un peu avec son joujou préféré, le Lego institutionnel. 

Avec d’abord un jeu de cartes. Chaque électeur flamand disposera de deux bulletins pour élire les parlementaires flamands. Une pour choisir un député de son patelin, l’autre pour élire un castar sur une liste de « grands noms » qui représentera toute la région flamande. 

Mais qui choisira la liste des « grands noms » ? Une main innocente (genre Miss Limburg) par tirage au sort ? Le résultat d’un jeu télévisé ? Ou est-ce Bart De Wever lui-même qui désignera ces bekende Vlamingen ? Dans ce cas, sachant que le maître d’Anvers considère qu’il y a peu de collègues aussi fûtés et intelligents que lui, la liste des « grands noms » soumise aux électeurs risque d’être assez courte :  ils pourront choisir entre Bart et De Wever…

On suppose que ces super-députés auront le pouvoir de voter enfin des lois intelligentes. 

Il serait temps. Quand on voit la politique de la secrétaire d’état à l’Asile qui n’a rien trouvé de mieux pour se débarrasser des migrants, souvent venus en bateau au risque de leur vie, que de les enfermer sur un ponton flottant… 

Autre proposition du maître de la N-VA, supprimer l’élection des membres de la Chambre, qui serait composée désormais de parlementaires régionaux. A quoi bon en effet un parlement fédéral ? Dans son projet, l’état central n’aurait plus de compétences, sauf celles dont la région flamande ne veut pas. Par exemple, empêcher les trafiquants de drogue de passer par le port d’Anvers et se mitrailler entre eux dans les rues de la métropole. 

Autre idée, Bart De Wever suggère d’ouvrir un droit d’appel contre les arrêts de la cour constitutionnelle devant le parlement. 

Il a raison de déplorer la jurisprudence erratique de notre cour constitutionnelle, de ses décisions parfois contestables, contradictoires voire incompréhensibles. Mais elle est le résultat de sa composition absurde, formée pour partie de politiciens généralement en fin de carrière recasés par leurs partis plutôt que de juristes éminents. C’est ce qui explique ces gribouillages plus politiques que juridiques.  

Ce sont donc les politiciens qu’il faut éliminer de la cour au lieu de proposer que les décisions de la cour soient revues et corrigées par d’autres politiciens. 

Dire qu’un projet identique jette depuis des semaines des dizaines de milliers d’Israéliens dans les rues contre le gouvernement de droite-droite-droite en l’accusant de bafouer l’une des règles de base de la démocratie, la séparation des pouvoirs. 

On savait le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou copain avec Poutine. Le voilà donc aussi inspirateur de Bart De Wever… 

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ALLO, ALLO… EN DIRECT DU KREMLIN

   Ce qui frappe dans le discours prononcé ce mardi par Vladimir Poutine devant les parlementaires russes, au milieu d’un parterre truffé de militaires, prêtres et jeunes fans, chargés d’assurer la claque, c’est son ton. Une voix douce, monocorde, qui tranche avec les mouvements de menton ou les éclats de voix de la plupart des autocrates qui font au moins semblant de croire ce qu’ils racontent quand ils s’exhibent en public. Même la momie de Lénine paraissait plus vivante. 

Vladimir Vladimirovitch, lui, a l’air de s’ennuyer ferme. Tout en tournant mécaniquement les pages de son interminable texte, il se demande quel est le déplorable factotum qui lui a concocté ce paquet de niaiseries et de lieux communs mâtinés de mensonges minables. Sans même un seul bon mot pour faire sourire l’assistance. Sans une exclamation pour pousser la salle à se lever et crier « Privet ! » ou « Russie vaincra ! », enfin quelque chose qui donne envie de soutenir le chef et mettre haut les cœurs. Mais non, rien. Rien que le ronron d’une allocution écrite pour fêter la fin des récoltes dans un kolkhoze de l’Oural… 

A certains moments, Vladimir Vladimirovitch relève la tête, esquisse un léger sourire vers la salle comme pour dire : Vous vous emmerdez comme des rats morts ? Vous ne connaissez pas votre bonheur. Je vous fiche mon billet que le pire est à venir. 

Mais personne pour lui adresser un clin d’œil complice, même pas une risette. Impitoyable, la caméra saisit au vol un député les yeux fermés (qui aurait osé devant Staline ?), un gradé dont les décorations pendouillent de la veste regarder sa montre, une dame qui parle avec sa voisine, manifestement pas intéressée par les vilains Ukrainiens. 

 Il est si figé et si morne qu’on finit par se demander si c’est vraiment le président Poutine, qui se tient là accroché au lutrin, cette espèce de brute qui a envoyé des centaines de milliers d’hommes périr dans une boucherie absurde et qui continue de dévaster un pays entier. Ou si c’est un avatar. 

Une représentation en 3-D, un clone (le nez rouge en moins). Un véritable être humain n’aurait pas débité d’un air si indifférent ce chapelet de fadaises, ces lendemains qui vont enchanter la vie quotidienne des citoyens alors qu’ils vont devoir se saigner pour payer cette guerre impayable. Le vrai Poutine se serait arrêté, aurait chiffonné le reste des feuillets, improvisé, lancé quelques propos virils pour mobiliser son peuple, au moins soulever la salle. 

 Pendant que son double débitait son discours, il n’y a pas de doute, le vrai Poutine devait être ailleurs. Peut-être en Pologne pour écouter Biden, drôlement plus vaillant que lui, ou à Kiev pour saisir les secrets de la magie de Zelensky. 

Une chose est sûre, Poutine n’existe pas. Il est mort sous la poussière du Kremlin… 

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SESAME, OUVRE-TOI !

Selon un rapport signé par Jonathan Holslag, prof de relations internationales à la VUB, le développement d’Alibaba près de Liège, l’Amazone chinois, ne profite qu’aux entreprises chinoises. Quelle surprise ! Alibaba n’est donc pas la caverne aux trésors promise à la Wallonie par Charles Michel, alors premier ministre, lors de l’inauguration des locaux liégeois de l’entreprise qui s’écriait « C’est un jour historique ! » « Une situation win-win ! » avait-il même lancé dans un discours très route du soi… 

Reprenant ainsi le vocabulaire utilisé par les Chinois eux-mêmes dont « la stratégie win-win » leur sert de justificatif notamment en Afrique pour vidanger les richesses des pays sur lesquels ils lorgnent.  

On passera charitablement sur le fait que l’accord avec le géant chinois a été signé en décembre 2018 par le CEO de Liège Airport, qui s’est retrouvé inculpé quatre ans plus tard pour trafic d’influence, corruption et détournement. Il serait scandaleux de lier ces deux informations. 

On évitera aussi de rappeler les mises en garde d’une carte blanche signée à l’époque par de nombreux chercheurs et artistes (publiée dans votre quotidien favori). Qui s’inquiétait notamment que rien dans les accords avec Alibaba n’excluait l’importation des produits provenant des camps de travail chinois, soulignait les conséquences du trafic aérien et routier engendré par cette installation en termes de pollution et déplorait la suppression de centaines d’hectares d’excellentes terres agricoles de la province. 

Alibaba, ce sont des emplois pour les Wallons ! répliquaient les dirigeants de la Région et du gouvernement. Ils n’avaient sans doute pas lu le blog de Jack Ma, le patron d’Alibaba à l’époque qui avertissait : « travailler, selon la règle des « 9,9,6 », est un immense bonheur (soit de 9 heures à 21 heures six jours sur sept). Si vous souhaitez rejoindre Alibaba, vous devez être prêt à travailler douze heures par jour. Sinon pourquoi vous donner la peine de vous joindre à nous ? »

La personnalité de Jack Ma avait de quoi fasciner. Et il était devenu un des chouchous des stars des affaires et de la politique qui s’affichent chaque année au Forum économique de Davos. Deuxième fortune de Chine, Ma avait fait de son entreprise la plus puissante du commerce en ligne mondial avec Amazone, et flirtait avec le parti communiste (dont il était membre) avant que, patatras ! tout s’effondre, quelques mois à peine après avoir signé avec les Belges l’installation d’Alibaba à Bierset. L’encre à peine sèche, Ma perd brutalement la direction de son groupe, puis il est obligé de vendre ses parts avant de disparaître mystérieusement pendant quelques mois. D’après le Financial Times, il aurait fini par se réfugier au Japon l’an dernier. 

Encore une conséquence du mal wallon ?      

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EMBRASSSONS NOUS FOLLEVILLE !

   Enfin, la Saint Valentin ! Avec ce qui nous est tombé sur le coin de la notche depuis le début de l’année, alors qu’on croyait avoir déjà fait le plein de calamités en 2022, on tente de se convaincre que, dès la semaine prochaine, on va enfin recommencer à respirer. Le temps d’une journée en tout cas. 

    La fête des amoureux… Rêvons un peu et embrassons-nous, Folleville ! comme le proposait le génial Labiche. Qui, il est vrai, a aussi écrit La poudre aux yeux… 

    Mais où fêtera-t-on ce mystérieux saint qu’on ne saurait voir puisque le pape Paul VI l’a rayé du calendrier liturgique romain ? Sans doute pas en Turquie et en Syrie, accablées par les convulsions de la croûte terrestre. Saint Valentin n’est pas une fête musulmane. En Russie non plus, hélas. La Saint Valentin n’est pas une fête orthodoxe.  

  Côté belge alors ? Avec les élections qui s’approchent (un an en politique c’est à la fois un siècle et une seconde), on ne peut pas s’attendre à ce que couple flamand-wallon oublie tout et s’enlace. Hélas, l’amer est au programme des prochains mois. Et on ne va pas se marrer. D’autant que les revendications des uns et des autres sont vagues. Suffisamment pour susciter la tempête. Les partis extrémistes flamands se déchaînent, promettant l’apocalypse si on n’obéit pas à leurs diktats flottants. Mais, même si nos tanks n’ont pas été envoyés en Ukraine, rassurons-nous, ils ne sont pas en état d’envahir les plaines wallonnes. Même pas d’avancer jusqu’au prochain garage. 

  Méfions-nous aussi des signaux incompréhensibles. Ainsi de ces ballons d’apparence si sympathique envoyés par la Chine. Que signifiait ce délicat lâcher ? Une façon de clôturer les fêtes du nouvel an chinois ou le signe qu’ils participaient eux aussi à la joie des amoureux ? Comme ils n’y ont pas accroché de petit mot ni de bonbons, les Américains n’ont pas attendu le 14 février pour les couler au fond de l’Atlantique. L’amour vache… 

   Une preuve de plus qu’on ne se comprend plus quand on parle d’amour ?  Pour Poutine, ses armées ne font pas la guerre. Ils ramènent à la maison les cousins du sud tant aimés. 

  Le mot amour il est vrai a de multiples acceptions plutôt contradictoires. L’Amour est un fleuve qui sépare la Chine et la Russie et dont le tracé a servi de prétexte à une guerre entre les deux pays en 1969. 

  L’amour est aussi un poisson blanc nuisible, une bête moche, qui détruit la flore des lacs et des rivières et qu’il faut éliminer. 

   L’erreur est peut-être de limiter l’amour à un seul jour de l’année. Comme il y a une journée mondiale des câlins, des droits des femmes, du yoga, des lépreux, de l’épilepsie, du thon et même du rouge à lèvres. Décidons que désormais, l’amour c’est tous les jours. A bas la Saint Valentin ! 

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