Barack : Que lisez-vous Hillary ? Vous vous plongez dans les langues exotiques ?
Hillary : Le néerlandais pour les nuls. J’ai du mal…
Barack : Le néerlandais ? Dans quel pays du Moyen Orient parle-t-on ce sabir ?
Hillary : En Belgique, voyons ! Il paraît que c’est la langue des gens les plus intelligents du monde. Regardez à la télé « De slimste mens ter Wereld ». Donc je m’y mets.
Barack : OK. C’est un jeu ? Qu’est-ce qu’on gagne ?
Hillary : Premier prix : la direction d’un pays en plein micmac.
Barack : Ah ? C’est un politicien qui a décroché la palme?
Hillary : Non, un acteur comique.
Barack : Amaï ! Pas étonnant que les Belges n’aient pas encore de premier ministre ! Si la crise continue, envoyons-leur quelques députés irakiens comme consultants.
Hillary : Dire qu’en Egypte et en Tunisie, il n’a fallu que quelques jours pour changer de chefs d’état et de gouvernement.
Barack : Depuis que j’ai encouragé les foules arabes, je sens que j’ai la baraka. Si j’intervenais à la télé belge ?
Hillary : La télé belge ? Quelle télé belge ? Elles sont flamandes ou françaises et font tout pour s’ignorer quand elles n’accentuent pas le fossé entre leurs téléspectateurs. Parlez à la télé francophone, les Flamands défileront en criant US, go home ! Si vous choisissez la télé néerlandophone, ce sont les Wallons qui vont appeler l’armée française à la rescousse ! Un vrai casse-tête ce pays. En comparaison, le conflit israélo-palestinien est une sinécure ; on connaît le mode d’emploi. En Belgique, quand un joueur avance son pion, il en profite pour changer les règles du jeu. Ca craint !
Barack : Et où vont-ils comme ça ?
Hillary : Cahin-caha vers la partition du pays.
Barack (qui scrute la mappemonde du bureau ovale avec une loupe) : Il est pourtant si petit que je ne parviens pas à le retrouver sur la carte.
Hillary : Pas étonnant que le village des Schtroumfs ait été inventé par Peyo, un auteur belge. On a cru que c’était un univers de fantaisie. Mais ce Peyo était en dessous de la réalité : sur ce territoire minuscule ils veulent deux royaumes encore plus minuscules si ce scénario catastrophe se réalise, peut-être trois, voire quatre.
Barack (inquiet) : Et où ira l’Otan si le pays implose ?
Hillary : Laissez-moi réfléchir. Notre quartier général est situé à Bruxelles, une région à majorité francophone, enclavé en territoire flamand, qui pourrait devenir une ville-état, rattachée à Washington D.C. Vous me suivez ?
Barack : Alors, on déménage ? Podverdeke, Hillary ! Vous n’avez pas un dico bruxellois ? Si je dois me frotter à tous ces super-castars, il ne faut pas que j’ai l’air d’une klett ! Michèle ! Komme ke zien ! Fais la valise ! On s’installe à Bruxelles !
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