AVRIL AU PORTUGAL

On apprenait mercredi dernier, coup sur coup, le transfert de Jean-Pierre Bemba de la RDC au Portugal et celui d’Anne Delvaux de la RTBF au Sénat. Comme il n’existe pas de coïncidence selon mon cousin psychiatre, j’ai tenté d’analyser objectivement le lien entre ces deux événements. Quoi de commun entre Anne Delvaux et Jean-Pierre Bemba ?
D’abord la couleur des cheveux. Attendez avant de crier à la futilité ! Convenez que ce n’est pas par caprice qu’Anne Delvaux, cette belle blonde qui faisait les délices des téléspectateurs mâles, a décidé il y a quelque temps d’assombrir sa chevelure. Comment ne pas penser que cela cachait de noirs desseins ? Imaginez en effet Bemba se teignant en blond. Kabila aurait-il eu besoin de l’exiler ? De là, à penser que Anne Delvaux a choisi de changer de couleur pour quitter son confortable fauteuil de présentatrice vedette, il n’y a qu’un pas. Cela ne prouve rien répliqueront tous ceux qui ont un faible pour les blondes.
Bon, alors, l’humanisme ? Est-ce ça leur commun dénominateur ? On n’a pas toujours célébré les qualités humanistes du principal opposant congolais. Mais, foi de Louis Michel, ses vilaines manies, c’est du passé, juré-craché. Depuis quelques mois, cet homme est devenu un démocrate respectable – grâce aux financements de la commission européenne; ajoutez deux zéros, merci.
Anne Delvaux aussi n’a pris que très récemment le chemin de la démocratie humaniste. Ce n’est que le jour de sa démission, à en croire le reportage diffusé au journal télévisé, qu’elle a découvert les locaux de l’ex-P.S.C.
Reste enfin l’exil. Anne Delvaux a été appelée en politique par un de ses anciens collègues, Jean-Pol Procureur, qui s’est fait l’avocat de Joëlle Milquet. On se rappelle qu’en d’autres temps, il fut le faux mari de la présidente du Sénat Anne-Marie Lizin. Munis de passeports trafiqués, les deux faux époux s’étaient aventurés en Algérie récupérer des enfants victimes d’un rapt parental. Jean-Pierre Bemba non plus n’a pas froid aux yeux mais il dispose d’un vrai passeport – et d’un Boeing. Mais n’est-ce pas par une sorte de rapt qu’il se retrouve aujourd’hui à Lisbonne alors que les électeurs ont voulu qu’il soit la voix de l’opposition à Kinshasa ?
Quoi qu’il en soit, la question qui les taraude tous deux doit être la même : leur avenir est-il devant ou derrière eux ?

PS : Les amoureux de l’Afrique et ceux qui ne le sont pas encore doivent voir d’urgence Si le vent soulève le sable de Marion Hänsel, âpre et magnifique odyssée d’une famille lancée sur les pistes à la recherche de l’eau entre les milices et les soldats soi-disant réguliers. Un film à recommander chaudement à Bemba, Kabila (et à Anne Delvaux !)

Alain Berenboom
www.berenboom.com