Il était une fois un super héros qui déprimait beaucoup.
Si l’on avait longtemps admiré son talent à digérer les briques et à avaler les couleuvres, les tuiles commençaient vraiment à lui dégringoler sur la tête. Et les serpents qui le piquaient sortaient de sa propre maison.
Partout des sous-vizirs guettaient sa place. Ou plutôt ses places car il avait accumulé postes, fonctions et mandats qui tombaient les uns après les autres. N’était plus président, plus premier Wallon, plus chargé des réformes institutionnelles, plus tenu au courant de rien. Il allait même perdre son titre de consul honoraire de Tunisie. Ne restait que ses yeux pour pleurer…
Lorsque soudain apparut le Roi…
Ah sire ! D’un seul coup de baguette magique, voilà Didgé remis en selle, redevenu super héros mais à une condition : qu’il accomplisse douze travaux. Tel le héros grec. Mais en quinze jours !
Le premier travail d’Hercule consistait à rapporter la peau du lion de Némée, le terrible fauve qui dévorait les habitants de la région. Didgé, lui, devra se mesurer à une bête autrement redoutable, le cruel Lion noir descendu du Nord pour ratisser les terres du sud.
Pour son deuxième travail, Hercule devait s’attaquer à l’hydre de Lerne, ce monstre horrible à plusieurs têtes dont l’une était immortelle. L’hydre belge est bien plus redoutable : il compte sept têtes qui ne cessent de se dévorer entre elles et qui sont toutes immortelles.
Le troisième travail obligeait Hercule à capturer sans la blesser la biche de Cérynie, aux sabots ailés si rapides que personne n’avait jamais réussi à l’approcher. Il fallut une année entière à Hercule pour la ramener au roi. La biche de Didjé s’appelle Joëlle. Cela fait quinze ans qu’il la chasse vainement. Il lui reste douze jours pour la domestiquer.
Après ses quatre premiers travaux qui en avaient fait une star, le roi obligea Hercule à retrouver un peu d’humilité en nettoyant les écuries d’Augias salies par trente ans de purin. C’est cent quatre-vingts ans de poussières, d’araignées et de je ne vous dis pas quoi accumulés dans les placards de Belgique que Didjé va devoir frotter, laver et faire blinquer.
Hercule a eu encore à affronter les oiseaux du lac Stymphale, le taureau de Crète, le sanglier d’Erymanthe, les juments de Diomède, les Amazones et le monstrueux chien Cerbère qui garde les enfers et empêche les défunts de retrouver le chemin de la vie.
Ce fut rude. Mais peu de choses comparé aux combats qui attendent Didjé : le taureau de Wever, les fouines du CD&V, le Jambon empoisonné de la N-VA, les Amazones socialistes aux dents redoutables, le Cerbère des francophones de l’enfer de la périphérie, et l’Elio di Rupo, qui guette derrière les serres de Laeken celui qui, ayant réussi toutes les autres épreuves, croit revenir en vainqueur …
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