POUR VIVRE HEUREUX, VIVEZ MASQUES!

Vous souvenez-vous de cet (excellent) film « Good-Bye, Lenin » ? Pendant que leur mère, une militante communiste, est plongée dans le coma, ses enfants fêtent la chute du Mur de Berlin et la réunification. Mais, craignant qu’à son réveil, le choc soit trop rude, ils redécorent son environnement aux couleurs de la RDA.

Certains ont ces jours-ci la nostalgie d’ « avant »,  vite repeint de couleur rose. Si « Retour vers le Futur » est chouette au cinéma, est-ce vraiment le cas dans la réalité ? Et vers à l’image de quelle époque rebâtir demain ? En remontant à 2001, 2015 ou 2016, les années de plomb du terrorisme – avec son avant-goût du lockdown? En 1989, année de la fin du communisme occidental mais aussi de Tien’ Anmen ? En 1918 où on célébrait la fin de l’abominable grande guerre en accueillant une terrifiante pandémie de grippe espagnole ?  

Et si on rebâtissait plutôt un nouvel avenir ? Où il faudra apprendre à vivre avec de nouveaux virus, nous promet-on. Et les enfants à la maison, à chaque alerte (taisez-vous, les mioches, papa termine sa chronique !)

Avec beaucoup moins d’avions et de voyages lointains (sauf en voiliers; t’as gagné, Greta !)

Mais surtout en portant systématiquement un masque à chaque sortie, au bureau, au resto, avec les amis. 

Ah ! Ce fichu masque ! Là est l’épine, il ne faut pas le cacher…

A quoi ressemblera une société où les gens vivront masqués ? Tous les jours et pas seulement le mardi-gras. 

Y avez-vous pensé ? Comment les profs pourront-ils enseigner sans rire la théorie des quanta, le naturalisme de Zola ou la table de multiplication devant trente visages dissimulés, l’un dans le tissu des vieux rideaux de mamie, les autres avec des déguisements récupérés du dernier carnaval, la tête de Trump ou de Lucky Luke ? 

Et imaginez la tête du caissier qui verra approcher de son guichet un type avec une cagoule sur le visage ? Les flics ne sauront plus où donner de la tête si tous les employés de banque affolés se précipitent sur le bouton alarme chaque fois qu’un client pousse la porte de l’agence. 

Les séances du Parlement risquent aussi d’être croquignolesques. Bonne chance aux principaux bretteurs à la tribune s’ils se lancent comme d’habitude dans un discours sérieux, type confédéralisme ou régime des pensions. Ce sera Guignol ! Peut-être que la Belgique y gagnera beaucoup. Mais pas les politiciens. Dont le masque révélera le vrai visage ! 

Et que fera-t-on à table ? Il faudra une petite ouverture pour laisser entrer la nourriture comme pour le pauvre Masque de Fer ? Et pour s’embrasser ? Une autre ouverture réservée aux câlins? Une fois, c’est amusant, mais pas longtemps ! 

 Non, décidément, cette histoire de masques est un plan foireux. D’autant qu’il se trouvera un virus qui n’aura pas de plus grand plaisir que de se coller aux tissus des gens masqués. 

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SURVIVRE NE SUFFIT PAS

 Une pandémie de grippe – géorgienne- décime toute la civilisation. Vingt ans plus tard, ne subsistent que de petites communautés isolées, repliées sur elles-mêmes, survivant tant bien que mal alors que tout s’est arrêté. Attendez avant de fuir ! Ce que je vous raconte est le début d’un roman post-apocalyptique, pas un résumé de l’actualité du jour, on n’est pas le 1er avril ! « Station Eleven », publié il y a cinq ans (en français aux éditions Rivages), est signé par une des plus fines plumes de la littérature canadienne anglaise, Emily St John Mandel. 

  Les personnages principaux du livre forment une troupe de théâtre ambulant qui joue Shakespeare dans les villages disséminés tout au long de la route des Grands-lacs. Porteurs d’un message : « Survivre ne suffit pas ». 

On pourrait en tirer une leçon pour les prochains mois : faire redémarrer l’économie, distribuer des masques, rouvrir les magasins ne suffira pas. On ne sortira pas du traumatisme que laissera en chacun de nous l’épidémie, on ne parviendra pas à retrouver pas le plaisir de vivre ensemble, si on ne favorise pas le retour des saltimbanques, clowns, acrobates et bouffons – et je ne songe pas seulement aux spectacles donnés par les politiciens qui nous préparent déjà quelques numéros du fond de leur confinement pour se rappeler à notre bon souvenir. 

 Dès qu’on pourra à nouveau s’asseoir sur un banc, se promener main dans la main, s’embrasser sans se faire matraquer par les flics, il sera urgent de rouvrir théâtres, librairies, cinémas, maisons d’édition, de faire redémarrer les tournages, d’assurer le retour des artistes, des écrivains. Un sacré défi pour les responsables publics de la culture. Aussi important que le redémarrage des écoles, des labos et des universités.

Quelques mois avant le début de l’épidémie, le gouvernement flamand s’était vanté bruyamment d’avoir fait de belles économies en sabrant dans le budget de la culture. Celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles flotte depuis plus longtemps encore bien en-dessous du niveau de l’amer. Quel manque cruel de prévision ! Aussi désolant que de ne pas avoir alimenté les réserves de masques et de tests de dépistage. 

Survivre ne suffit pas. Il faudra renflammer les imaginations, redonner une âme à nos existences, nourrir nos rêves, leur donner un sens. Les pertes des institutions culturelles et de ceux qui les font vivre se chiffrent par dizaines de millions d’euros. Or, les entreprises culturelles, les artistes, les auteurs ont rarement un trésor caché sous leur matelas. 

En France, le ministre de la culture a annoncé un timide plan d’urgence pour la culture de 22 millions d’euros. Et en Belgique ? Silence radio. Oh ! Eh ! Y a quelqu’un à la Communauté française ?  

POLAR AU TEMPS DU VIRUS

On imagine déjà la littérature issue de l’épidémie et du confinement. Sombres histoires de familles, groupées autour du père qui a refusé l’hospitalisation et qui s’éteint doucement devant la télévision allumée, histoire de couples dont la détresse est exacerbée par le huis-clos, ou dans un genre plus aventureux, comment rejoindre son amant ou sa maîtresse de l’autre côté de la ville en déjouant les nombreux contrôles de police. 

Et à quoi ressemblera le polar à l’heure du corona ? 

Le commissaire Tillieux est obligé de rester chez lui, alors qu’il a besoin de l’ambiance du commissariat, l’odeur des clopes et du café bouilli. La réunion quotidienne se fait par Skype. La moitié de l’équipe est incapable de se brancher. L’autre s’occupe des enfants et des commissions. De toute façon, Tillieux n’entend rien: le jeune voisin, guitariste débutant, fait ses gammes d’un côté du palier. De l’autre, un bricoleur fou s’acharne sur sa perceuse électrique. 

   « Allo, chef ? Le corps d’une femme, Parc royal.

– J’arrive. Ne touchez à rien. 

 Devant le kiosque à musique, un corps apparemment sans vie, entouré de trois flics. En respectant la distance réglementaire, on n’aperçoit pas de traces de sang ou de coups. Le commissaire fait appel à un médecin qui explique qu’il ne consulte que par téléphone. « Envoyez-moi une photo » soupire-t-il devant l’insistance de Tillieux.

– Ca va vous permettre de prendre son pouls ? 

 Le toubib raccroche. Cinq autres font de même. Prenant son courage à une main, notre héros pose l’autre sur le cou de la jeune femme. Les policiers le félicitent mais reculent de dix mètres. Un cadavre plus un flic bientôt contaminé, c’est trop pour de simples figurants.

  Dans le sac de la dame, on a trouvé son adresse. Tillieux et ses deux adjoints, venus en trois voitures, sonnent chez ses voisins. Personne n’accepte d’ouvrir. « Instructions du gouvernement ! » grondent-ils. 

   Une femme finit par répondre à Tillieux en hurlant derrière sa porte fermée. 

   « Evelyne Bonnadieu ? Morte ? Ca ne m’étonne pas. J’avais déjà averti par lettre anonyme qu’elle était de moralité douteuse. Hier, je l’ai vue embrasser un homme dans l’escalier. Sur la bouche, monsieur le commissaire. Dégoûtant ! »

   Le roman tourne au thriller. On retrouve les jours suivants cinq autres corps de plus en plus mutilés dans les parcs fermés de la capitale. Mais comment mener l’enquête au temps du corona ? Les membres de la police scientifique sont aux abonnés absents. Les flics locaux indisponibles, ils patrouillent pour empêcher les promeneurs de s’asseoir dans les parcs. Personne n’ose toucher les corps, encore moins les vêtements couverts de sang. Les dossiers des éventuels suspects sont au fond des armoires de commissariats, inaccessibles, comme le palais de justice.  

  Le virus a aussi bouleversé l’art du polar… 

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DESINFECTEZ LES FANTOMES AVANT USAGE

Était-ce un sombre pressentiment ? Quand le corona-virus a commencé à se répandre, j’étais en pleine rédaction d’un nouveau roman dont les personnages principaux étaient des fantômes. Des morts transformés en esprits errants. Il a fallu l’arrivée de l’épidémie pour que je me demande si mes fantômes étaient contagieux. Pouvaient-ils communiquer le virus en se déplaçant à travers les murs ? Je vais y penser pour la suite. Y a-t-il un docteur dans la salle ?

Curieusement, les histoires de fantômes ont accompagné les grandes épidémies. Ont-elles influencé les auteurs du genre ? Donné au public l’envie de se promener entre la vie et la mort ? C’est une thèse qui mérite d’être étudiée. Les Anglais sortaient de l’épidémie de peste quand apparurent les premiers romans gothiques. Ils ont beaucoup aimé le genre au XIX ème siècle (Dickens, Wilde) lorsque l’empire était ravagé par l’épidémie de choléra. La maladie a aussi touché la France. Ce qui a peut-être donné le goût des fantômes à Maupassant ou à Jules Verne –alors que les Français n’ont pas montré en d’autres périodes le moindre goût pour le fantastique. Quand Gaston Leroux s’y est mis à son tour (son merveilleux « Fantôme de l’Opéra »), la république sortait à peine de la ravageuse épidémie de grippe espagnole… 

En ces temps de voyage autour de votre chambre, profitez-en pour plonger dans des histoires de fantômes. Il y en a de plus récentes, que je vous recommande pour vous changer de la science-fiction post-apocalyptique : « L’Homme vert » de Kingsley Amis et la sublissime « Symphonie des Spectres » de John Gardner. Quant à vos enfants, ils vous laisseront en paix (environ quatorze minutes) si vous leur glissez entre leurs doigts pleins de chocolat « Le Fantôme espagnol », la plus belle aventure de Bob et Bobette ! 

Avoir le temps de lire, d’écrire, de discuter avec les enfants et les petits-enfants (si vous l’osez), tout n’est pas sinistre dans cet étonnant moment où l’histoire s’est mise en pause. Samedi dernier, il y avait du monde au Bois de la Cambre. Certains vous lançaient un coup d’œil inquiet si vous passiez trop près d’eux. D’autres jetaient des regards torves aux pigeons. Ils auraient mieux fait de se garder des chauves-souris et des pangolins. Mais je n’en ai pas aperçu beaucoup gambadant le autour du lac malgré un soleil lumineux, d’un blanc irréel, une lumière italienne (aïe !) annonçant le printemps. Partout, dans les allées, des promeneurs joyeux, beaucoup de gosses, une atmosphère de fête. Préfigurant celles qu’on va organiser quand les vilaines bêbêtes auront eu l’amabilité de se faire voir ailleurs. Dans le monde des spectres de préférence. Un avant-goût d’une autre façon de vivre en société ? On peut rêver…

Alain Berenboom 

OU SONT LES SLOWS D’ANTAN ?

Il est parfois sain de se remettre en question. La période angoissante que nous traversons permet de s’interroger sur les interdits que l’on a peu à peu érigés en dogmes. Et de relativiser certaines attitudes que l’on croyait indiscutables. La priorité aux transports en commun, par exemple. Comment ne pas saluer l’usage de l’auto individuelle pour limiter la promiscuité dans les bus, métros et même le co-voiturage ? Une voiture par personne, une activité politiquement incorrecte remise à l’ordre du jour grâce au virus. Cette petite crasse devrait encourager aussi le retour du tabac. Fumer est en effet excellente pour éviter la promiscuité. Plus question que les gens ne s’approchent les uns des autres à moins d’un mètre. Mais où sont les slows d’antan ? 

Autre progrès causé par la situation sanitaire actuelle, l’interdiction des gros rassemblements. Ce qui va régler d’un coup le problème jusqu’ici insoluble des débordements dans les stades. Fini de laisser ces bandes d’imbéciles, se pressant dans les travées, brailler impunément des slogans racistes. Nous en voilà débarrassés puisque les matchs seront joués à huis-clos. Et bientôt avec des footballeurs virtuels pour éviter tout contact humain.

Le cinéma d’auteur devrait également connaître un regain. On n’osera plus se presser dans les salles pour regarder des blockbusters (la sortie du nouveau James Bond a d’ailleurs été reportée de plusieurs mois) alors que dans les salles d’art et d’essai, on pourra conserver le plaisir solitaire du cinéma. Le corona virus pour encourager la découverte de films difficiles, un autre bienfait de l’épidémie. Ce qui montre qu’il faut cesser de décrire l’avenir dans des termes apocalyptiques.  

Montée des eaux ? Tsunamis ? Vagues géantes ? Que des bienfaits, quoi que dise la petite Greta en agitant sa boule de cristal obscur. Car l’horrible virus va être emporté par les flots, mes amis. Y avez-vous songé ? Un virus, ça ne flotte pas, ça coule.

Dire que certains déplorent que nos misérables politiciens ne parviennent pas à mettre sur pied un nouveau gouvernement fédéral, que l’on accumule les ministres de la santé qui passent plus de temps à se réunir pour tenter d’adopter une position commune que pour lutter contre l’épidémie. Ne vous lamentez pas ! Qu’ils restent embourbés ! Plus vite on aura réglé les problèmes politiques, plus vite on écartera le virus et plus vite, on retombera dans les mauvaises habitudes. 

 Et cessons de nous alarmer devant les progrès des petites bêtes qui sont en train de décomposer nos démocraties. Car, comme l’écrivait ce cher Corneille (dans « Le Cid ») : « Et lorsque le malade aime sa maladie, qu’il a peine à souffrir qu’on y remédie »

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HEROÏNES DE NOTRE TEMPS

 Allez, les filles, c’est votre fête ! Profitez-en, ça n’arrive qu’une fois par an ! Le reste de l’année, faut ramer pour être une héroïne ! 

D’ailleurs, qu’est-ce qu’une héroïne de notre temps ? Adèle Haenel quittant la cérémonie des Césars en pestant parce que le César de la Réalisation est attribué à Roman Polanski pour « J’accuse » ? (Le cinéaste l’avait déjà emporté quatre fois auparavant sans susciter de vagues). 

Ou plutôt Maggie De Block obligée de gérer la lutte contre l’épidémie (et l’hystérie) du corona-virus avec/contre les ministres de la santé de toutes les entités fédérées, régionales, communautaires, qui veulent tous être sur la photo ? Ou encore Sophie Wilmès qui parvient à piloter un gouvernement hyper-minoritaire sans susciter de polémique ou de blocage de nos institutions ? 

Comment faire avancer la cause des femmes ? En France, dans le sillage de la grande Adèle, certaines affirment que c’est par la violence que « la » cause va progresser. Il est vrai que c’est une tradition chez nos voisins, bercés par les images d’Epinal de la Révolution. On a été jusqu’à prétendre que l’avant-garde du féminisme c’était les tricoteuses qui s’installaient devant la guillotine pendant la Terreur pour voir tomber les têtes avant de tremper leurs mouchoirs dans le sang des suppliciés. 

Faut-il parler aussi de « violence féministe » à propos des Femen ? Ce mouvement (né dans les premières années de l’Ukraine post-soviétique mais imité depuis notamment en France) lance ses militantes sur le pavé en exhibant un message peint sur leur poitrine dénudée. Jouant avec ambigüité de ce mélange de sexe, politique et provocation. 

Poursuivi par le parquet pour « exhibition sexuelle», un groupe de Femen avait été acquitté par la cour d’appel de Paris qui estimait que « la seule exhibition de la poitrine d’une femme » ne constitue pas un délit si « l’intention de l’auteur est dénuée de toute connotation sexuelle ». L’intention politique est évidente. Mais peut-on dire qu’elle est dépourvue de toute provocation sexuelle ? La cour de  cassation de France a essayé de redresser la barre il y a quelques jours. Elle estime qu’une femme qui exhibe sa poitrine commet un délit. Tout en confirmant la relaxe des Femen car les incriminer serait « une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression ». Raisonnement bien tortueux d’une justice qui, une fois de plus, ne sait plus comment coller à l’air du temps d’une société en pleine évolution et en pleine contradiction. 

Au même moment, un juge américain a condamné une femme qui peignait une pièce de sa maison, seins nus, devant ses enfants. Mais pas son mari, qui travaillait à ses côtés, lui aussi sans chemise.

« Rien n’est jamais acquis pour une femme, sauf le sarcasme si elle trébuche », écrivait pertinemment Christine Ockrent.   

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ALLO ALOST ?

Allo, Alost ? 

Ouais, à l’eau…

Et merci au Dieu de l’Ancien Testament d’avoir arrosé les comiques du coin ce dimanche de carnaval, on aurait dit les premières heures du Déluge. L’Ancien Testament est la Bible des Juifs. Ce qui souligne le pouvoir exorbitant de ces gens-là. La seule question que se posait Noé dimanche dernier était : qui de tous ces animaux laisser entrer dans l’Arche ? Aux dernières nouvelles, il a décidé de couler avec son rafiot. 

Dieu a fait l’homme à son image, parait-il. Pourquoi l’homme d’Alost doit-il alors se cacher derrière des masques affreux ? 

Le nœud de cette affaire, c’est la définition de l’humour. Une quête impossible. Ce qui fait rire votre voisin et vous laisse de glace ou vous agace, est-ce de l’humour ? Bien sûr que oui car pour qui vous prenez-vous ? Pourquoi auriez-vous meilleur goût que votre voisin ? 

Un exemple, vous ne trouvez pas le maïeur d’Alost, Christoph D’Haese, très amusant ? Que dire alors de son proche échevin, Karim Van Overmeire, lui aussi N-VA -pour le moment- qui fut auparavant une des têtes pensantes du Vlaams Blok pour lequel il rédigea le « Plan en 70 points » qui valut à son parti d’être condamné pour racisme au début du siècle, obligeant le parti à porter un nouveau masque ? Merci, Karim !

M. D’Haese qui proclame partout combien il aime rire a refusé de recevoir une délégation des organisations juives. Pourquoi ? Il avait déjà assez ri comme ça ? Il a eu tort car comme le dit Popeck : « l’humour juif, c’est de faire rire avec une histoire qui a un double sens et qu’on ne comprend qu’à moitié ». Un outil pour les prochaines élections où il tentera une fois de plus d’attirer les voix du Belang (qui a augmenté de plus de 17%  ses voix aux élections l’an dernier à Alost).  

A chercher ce qui est parodie et ce qui ne l’est pas, on n’en sortira pas. Il y a des gens qui rient en entendant Dieudonné (à condition de ne pas avoir dû payer leurs places), d’autres en regardant les dessins de Charlie-Hebdo ou les caricatures danoises de Mahomet (publiées après le meurtre du cinéaste Théo Van Gogh). Il y a toujours beaucoup de joie aux meetings de Bart De Wever. Presqu’autant qu’aux numéros de Franck Dubosc. Preuve, soi-dit en passant, que l’humour ne connaît pas la frontière, même linguistique. 

Remarquez qu’un des meilleurs humoristes flamands est alostois, Bert Kruismans. Tout comme Luckas Van Der Taelen, ex-député Groen mais surtout auteur d’un spectacle désopilant (et en deux langues) « Marina ou Comment Herman De Croo m’a sauvé la vie ». 

 Puisqu’on nage dans le politiquement incorrect et la phobie du corona-virus, laissez-moi conclure avec Woody Allen : « La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible ».

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LE VERT EST DANS LE FRUIT

  Le pangolin, une race menacée d’extinction par la chasse que lui livrent frénétiquement les amateurs de ses étranges écailles, a trouvé la parade : le coronavirus. Brave petit mammifère qui serait à l’origine de l’épidémie. 

  De son côté, la tomate elle aussi en a marre que les humains la mettent à toutes les sauces. En réaction, elle a développé elle aussi un virus, le BRFV, qui décolore les fruits, les déforme et les couvre de marbrure. Ce germe ne serait pas transmissible à l’homme. Mais qui aurait envie de croquer dans une tomate qui a l’aspect d’un zombie ? 

  Dans les forêts, les scolytes (espèces de coléoptères) sont à leur tour devenus fous. Eux qui ne s’attaquaient qu’au bois mort s’en prennent désormais aux arbres vivants – notamment aux épicéas wallons- réaction, paraît-il, au réchauffement climatique. 

 La nature devient folle, voilà enfin une explication scientifique au mal qui a atteint aussi les démocraties et les détruit de l’intérieur. Elections à répétition en Espagne, en Israël – bientôt sans doute en Belgique. Montée des extrêmes. Impossibilité de former un gouvernement. La faute aux désordres causés à l’environnement, à une maladie devenue épidémique ?  

  C’est aux sciences exactes qu’il faut demander un remède à notre blocage institutionnel, à l’anémie du compromis à la belge, plus aux sciences humaines. 

  En le regardant au microscope, on comprend mieux l’étrange rigidité du CD&V qui rappelle la dégradation des tomates infectées par le BRFV ou la propagation du COVID- 9. 

  L’ancien parti dominant de la vie politique belge a fondu comme neige au soleil (déjà un effet du réchauffement climatique ?) et ses membres se mangent entre eux, comme pris de folie anthropophage. De plus, ils se collent à leur principal concurrent, qui leur a pourtant piqué l’essentiel de leurs électeurs, telle une plante parasite, comme s’ils essayaient de sucer leur ami-ennemi pour se redonner une bouffée de tonus. Sans aucune précaution contre les virus du parti séparatiste.

  Et comment expliquer les inimitiés des ex-partis frères libéraux et socialistes autrement que par le désordre climatique et l’apparition de nouveaux virus ?

  Le socialiste flamand qui oserait prendre la défense de Paul Magnette après qu’il ait dit simplement non à la N-VA serait considéré comme dangereusement infecté par les bactéries wallonnes. Et gare au libéral flamand qui ne prendrait pas ses distances avec les déclarations d’amour à une Belgique plus unitaire de Georges-Louis Bouchez. Il serait aussitôt placé en quarantaine, un masque sur la bouche, le temps d’être soigné ou de périr.  

   C’est une chance que les soins de santé soient restés compétence fédérale. Le même remède de cheval aux politiciens du nord comme du sud, cela va peut-être sauver le pays mais gare aux dérapages budgétaires !

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