La dernière enquête de Michel Van Loo – Entretien avec Michel Claise, suivi de dédicace, au Théâtre LE PUBLIC, le jeudi 21 novembre à 18h30 Le Public Rue Braemt 74 – 1210 Bruxelles (St Josse près chaussée de Louvain)
Auteur/autrice : Alain_Berenboom
QUELLE EPOQUE FORMIDABLE !
Une fois de plus, nous assistons, moroses, à l’installation d’une interminable crise pour la formation d’un gouvernement dont tous les participants souligneront, dès qu’elle sera dénouée, combien ils sont insatisfaits d’accéder au pouvoir, prétendant qu’ils n’ont accepté de jouer le jeu que pour le bien public, d’être devenus ministres pour sauver le pays et autres fariboles.
A force de tirer sur la ficelle des discussions sans fin sur le programme, la décomposition du pays et la liste des excellences, viendra le jour où le gouvernement ne sera pas encore formé lorsqu’arrivera l’échéance des prochaines élections législatives. Obligeant ainsi le gouvernement en affaires perpétuellement courantes de rester en place cinq ans, dix ans, quinze ans ou plus. Le très vieux Alexandre De Croo recevra l’arrière-petit-fils de Trump élu 54 ème président des Etats-Unis puis les participants de la COP 99 organisée à Schaerbeek devenu port de mer depuis que la Flandre a disparu sous les flots.
Et puis les ministres mourront de vieillesse les uns après les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Ce jour-là, le survivant, n’étant plus en conflit avec personne, pourra prêter serment devant le roi et constituer à lui seul un gouvernement qui ne suscitera plus aucune contestation.
Certains critiquent déjà cette solution en prétendant que les citoyens risquent d’être lassés d’attendre tant d’années ou de décennies avant la formation d’un gouvernement de plein exercice. C’est pourquoi on avance déjà que, puisqu’aucun être humain n’est capable en Belgique de sortir de ce nid de vipères, il faudrait faire appel à l’IA.
L’IA qui offrira l’état de grâce à l’état défaillant.
Le robot ne connait pas d’état d’âme. Il n’est pas sensible aux animosités personnelles, aux querelles d’ego, aux subtilités byzantines des programmes. Bart De Wever, Georges-Louis Bouchez, Elke Van den Brandt ou Raoul Hedebouw ne sont que des données qu’il mélange en n’obéissant qu’à une seule instruction, former un gouvernement, peu importe les affinités. La super note de BDW ne promet pas assez d’argent public à distribuer ? Celle d’IA ajoute un ou deux zéros et le tour est joué.
Mais l’IA comprendra assez vite que suppléer aux hommes et aux femmes politiques ne suffit pas. Il renverra donc les professionnels de la politique pour se substituer à eux. Plus d’êtres humains aux commandes et ça roule, ma poule ! IA super ministre, plus besoin de super note super raturée.
Ne croyez pas que la Belgique servira de laboratoire comme souvent aux autres pays européens. Déjà, certains murmurent qu’Elon Musk a fabriqué un robot à l’effigie de Trump et que c’est lui qui va diriger le monde à partir du 20 janvier. Les premières décisions du président élu laissent penser que ce scénario n’est pas de la science-fiction…
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ADAM & EVE – LE RETOUR
Semaine noire pour les femmes. Pas seulement pour Kamala Harris. Je pense à une autre femme en détresse cette semaine, Ahou Daryaei, étudiante en littérature française à l’Université Azad de Téhéran.
Estimant qu’elle portait des vêtements inappropriés (voile noir, vêtements amples, le code vestimentaire des étudiantes est terriblement et atrocement codé en Iran), les agents de sécurité les ont déchirés. Réaction d’Ahou Daryaei. Elle s’est complètement déshabillée puis a tranquillement arpenté les escaliers de l’université en sous-vêtements, soutien-gorge et petite culotte. Ce spectacle insolite a été immortalisé par une vidéo amateur, de même que son arrestation musclée quelques minutes plus tard.
Elle aurait été rouée de coups et gravement blessée. Ce qui rappelle la mort d’une autre étudiante en septembre 2022, Mahsa Amini, emmenée et tuée dans les locaux de la police sous prétexte d’un voile mal ajusté.
Etrangement, en visionnant la courte vidéo, on a l’impression que personne ne parait remarquer la déambulation de cette femme presque nue. Des étudiants et étudiantes continuent à discuter entre eux, d’autres passent sans se retourner. Personne ne va au-devant d’elle, ne l’entoure, ne l’interroge. La peur, la peur, voilà comment survit ce régime.
On s’étonne que tant de beaux esprits qui chez nous s’offusquent, au nom de la liberté et des droits humains, que le port du voile soit limité dans certaines fonctions publiques n’ont jamais émis la moindre critique à propos du sort des femmes en Iran, Afghanistan (et d’autres pays musulmans comme l’Arabie saoudite) ni ne se solidarisent avec celles qui ont l’audace de se révolter contre l’obligation de se déguiser sous des chasubles noires. Au risque de leur vie.
Quelles femmes, pourtant ! Parmi elles, Nasrine Sotoudeh, avocate arrêtée à plusieurs reprises depuis une dizaine d’années sous l’accusation grotesque notamment de complicités avec les services secrets étrangers ou d’atteinte à la sûreté de l’état iranien, prix Sakharov. Elle qui avait défendu devant les tribunaux plusieurs femmes qui refusaient de porter le voile.
Ou Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix l’an dernier, qui purge une peine de seize ans de prison à la terrible prison d’Evin. Pour avoir lutté contre l’abolition de la peine de mort. Celle-ci vient justement de saluer Ahou Daryaei, qui a, écrit-elle, « utilisé son corps comme symbole de rébellion contre la misogynie » du régime iranien. « Je demande sa libération et la fin de l’oppression et du harcèlement des femmes » a-t-elle ajouté.
Adam et Eve ont quitté bras dessus bras dessous le jardin d’Eden, payant le prix de la malbouffe. Des siècles plus tard, Adam se venge sur Eve de tous ses propres péchés.
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FARCES ET ATTRAPES
L’histoire se répète toujours au moins deux fois, écrivait Karl Marx. La première comme une tragédie. La seconde comme une farce.
Une illustration dans l’histoire politique belge avec le social-chrétien Wilfried Martens, revenu neuf fois comme premier ministre en treize ans (entre 1979 et 1992), ses gouvernements tombant les uns après les autres comme un château de cartes, donnant l’impression d’assister à la répétition sans fin d’un spectacle de Guignol.
S’il réussit mardi prochain son come-back, Donald Trump va-t-il faire mentir Karl Marx ? Lui dont le rêve est de réincarner Ronald Reagan, le président qui garde dans l’imaginaire américain l’image d’avoir fait s’écrouler l’Union soviétique. Si Trump est réélu, on peut s’attendre à ce que des manifestants défilent à Washington en criant « Brejnev revient ! Trump est devenu fou ! »
On comprend que, dans cette époque troublée, malmenée, de moins en moins compréhensible, où l’on a perdu la plupart des repères, les gens ont soif de découvrir du neuf, à repartir d’une page blanche. Puisque ceux qui nous ont gouvernés jusqu’ici n’ont pu empêcher le chaos, tentons autre chose – sans être arrêtés par l’idée que cette équipe soi-disant neuve peut se révéler pire.
C’est une des explications par exemple du renversement des alliances en Afrique ex-française, où l’ancien colonisateur, désormais honni, est chassé pour accueillir à bras ouverts la soi-disant efficacité des troupes venues de Russie.
Cette Russie qui, elle, remplace sur le front ukrainien ses soldats épuisés, blessés, démoralisés par des bataillons tout frais venus de Corée du Nord. Allez comprendre ce jeu de chaises musicales.
Plus près de nous, cette réaction aveugle de se jeter dans les bras de dirigeants qui n’ont jamais participé au pouvoir explique aussi le succès, par les urnes, de l’extrême droite. Une extrême droite ravalée de frais, propre sur elle, qui caresse les micros au lieu de hurler dedans, mais qui n’a rien perdu de ses idées outrancières, mortifères. En France, en Hollande, en Italie, en Hongrie, en Flandre, waw !
Ce qui est piquant c’est qu’on a oublié que l’extrême droite a été au pouvoir dans ces pays et qu’elle a mené à la catastrophe. Mais c’est si loin, oublié. Plus personne ne fait le rapprochement entre le Vlaams Belang et le VNV, collaborateur des nazis, entre Le Pen et Pétain ou entre Mussolini et Meloni (dont le parti est pourtant l’héritier avoué du MSI).
Ce qui s’est terminé en tragédie au siècle dernier se transformera-t-il en farce quatre-vingts ans plus tard ? Alphonse Allais écrivait : « les poubelles de l’histoire sont remplies de tendances prolongées ». Si l’on aspire à du neuf, cherchons vraiment du neuf, pas des vieilleries ripolinées pour l’occasion…
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PAR JUPITER !
La première ministre italienne, Giorgia Meloni, suit avec beaucoup d’attention l’envoi par la NASA d’une sonde vers Europe, un des satellites de Jupiter, via une fusée Space X. D’après les précédentes observations des sondes Voyager, Europe semble receler un immense océan qui laisse penser aux scientifiques la présence possible de la vie. Il y aurait des êtres vivants en Europe.
Le lien avec Meloni ?
On sait que la patronne des Fratelli d’Italia s’acharne à repousser les demandeurs d’asile de l’accueillante péninsule pour les cloîtrer en-dehors de l’Union européenne d’où ils pourraient soit tenter d’obtenir le droit d’asile (ah ! ah ! ah !) soit pour être rapatriés discrètement.
Le problème avec les solutions imaginées jusqu’ici pour parquer les immigrés, c’est l’œil détestable des médias. En Lybie, Turquie ou Grèce, la presse a tôt fait de publier les récits des survivants et les conditions ignobles de leur enfermement.
Le risque est le même en Albanie où, malgré la difficulté d’investiguer à l’intérieur de la véritable forteresse-prison qui vient d’être érigée à grands frais, quelques journalistes finiront par relayer des informations sur les habituels dysfonctionnements de ces camps et ils ne manqueront pas de les dénoncer. Or, jusqu’ici le gouvernement italien d’extrême droite n’a pas encore réussi à museler la presse.
L’hypothèse d’une vie sur Europe fait briller les beaux yeux gris-bleu de Georgia en lui ouvrant de nouvelles perspectives : un lieu lointain, inaccessible aux observateurs, associations des droits de l’homme et autres emmerdeurs, où l’on pourrait transporter les candidats à l’immigration sans contrôle, sans radar et sans reproches.
Ces nouveaux astronautes y vivront mieux qu’en Lybie puisqu’ils ne pourront se plaindre de mourir de soif. Il n’y a que de l’eau sur Europe. Et peut-être des poissons pour se nourrir sainement. Et pêcher, une activité autrement plus agréable que d’errer dans les rues et le froid de Milan sous le regard méprisant des passants.
Elon Musk, M. Space X, est prêt à se mettre à la disposition de la Meloni, avec qui il partage bien des convictions politiques. Et même à ne pas réclamer la dîme habituelle des passeurs, du moins aux passagers de son engin spatial.
En attendant le grand voyage vers Jupiter, Giorgia Meloni a eu une autre idée. Ayant appris l’état désastreux des finances bruxelloises, elle propose de requinquer le budget de la région, en faisant bâtir quelques tours-prison en forme de fusée qui permettront à un certain nombre d’immigrés de s’habituer à leur future aventure, le domaine construit en Albanie se trouvant déjà la limite de la saturation. Certaines communes au bord de l’asphyxie étudient déjà, parait-il, la proposition.
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TOI QUI PÂLIS AU NOM DE VANCOUVER …
« Toi qui pâlis au nom de Vancouver/Tu n’as pourtant fait qu’un banal voyage » …
On pense au superbe poème de Marcel Thiry en se préparant à faire la queue avant de passer dans l’isoloir. Vancouver, voyage banal prétendait-il ? Alors que direz-vous d’une expédition, mari, femme et enfants, vers l’école ou la maison communale dimanche ?
Il dépend de vous que la journée soit moins terne que vous ne l’avez cru en mettant votre imperméable et en maugréant que deux jours de vote la même année, merci beaucoup.
Dans certaines communes, le chemin entre la forteresse dans laquelle vous vous claquemurez et l’adresse indiquée sur la convocation est un vrai périple. Rassurez-vous : les tireurs qui canardent de temps en temps le quartier ont dû déposer aujourd’hui leurs armes, obligés eux aussi de voter pour éviter une contravention.
Autre lieu d’aventure, le bureau de vote. Où l’on croise des voisins à qui habituellement on ne parle pas. Timidité, gêne, indifférence. On les a parfois salués d’un hochement de la tête mais là, comme il reste figé devant vous dans la file, on se sent obligé de lui sourire puis de causer parce que ça n’avance pas – on se croirait sur le Ring, côté carrefour Léonard. Mais de quoi ?
Prenez garde aux sujets exclus : le droit des LGBTQIA+, des considérations woke, le racisme, l’antisémitisme, le droit de la guerre, la situation des demandeurs d’asile et la politique d’immigration. Vaut mieux aussi éviter toute question politique intérieure. Bouchez, PTB, Vlaams Belang, c’est l’urticaire assuré. Ne prononcez pas le nom du candidat qui a vos faveurs (c’est passible d’amende), ni celui qui vous irrite, ne crachez pas sur l’ancien maïeur. Ne brandissez pas sa photo barrée d’une moustache rouge – surtout si c’est une femme. Que reste-t-il à dire ? Ne parlez pas à votre voisin de sa conjointe, que vous n’avez plus vue depuis longtemps (pardon, j’ignorais qu’elle a foutu le camp). Ni de son boulot (licencié ? désolé). Surtout glissez sur la politique internationale. Ce qui se passe dans le reste du monde c’est une bombe dans un bureau de vote. Surtout la crise israélo-palestinienne. Ne vous plaisantez pas au sujet des bipeurs explosifs, évitez de rendre hommage à Hassan Nasrallah. N’évoquez pas le port du voile à Bruxelles. Même pas à Téhéran et à Kaboul.
Et surtout, ne dénoncez pas à haute voix les pays dans lesquels il n’y a pas de jours de vote ou seulement des élections truquées.
PS : une sélection de textes de Marcel Thiry a été édité par l’Académie royale de langue et de littérature il y a quelques années sous le titre « Avoir connu San Francisco ». L’occasion de rappeler que l’Académie a aussi réédité il y a peu « Nécrologies », un recueil de nouvelles de Pierre Mertens, souvent drôles, parfois déchirantes, toujours pertinentes, écrites d’une plume acerbe.
BABELAGE ET CLABAUDAGE
A la tribune du congrès de Vooruit, réuni pour approuver l’entrée du parti dans le nouveau gouvernement flamand, Conner Rousseau a critiqué Annick De Ridder, l’une des ministres à peine nommée de son nouveau partenaire, la N-VA, en la traitant de « Margaret Thatcher » (une terrible insulte). Conner Rousseau s’est comme d’habitude excusé en disant qu’il ne savait pas qu’il n’y avait des journalistes dans la salle !
Ajoutant qu’il va réparer sa bévue en allant boire un verre avec Annick. Pauvre Annick ! Dieu sait ce qui l’attend à la fin de la soirée quand on connait le genre de propos qu’est capable de tenir le sale gamin quand il est pochetronné…
On se souvient qu’après avoir incité la police de sa commune à matraquer les Roms du coin, le parquet l’a obligé de suivre une thérapie pour prendre conscience du poids de ses propos, visiter la Caserne Dossin à Malines et dialoguer avec la communauté rom.
A quoi va-t-on le condamner cette fois ? A visiter la tombe de quelques anciens collabos flamingants sur laquelle se sont penchées quelques excellences de la N-VA ? Façon de mieux comprendre ceux qui dirigeront le gouvernement auquel s’est associé Vooruit ? A visiter quelques hôpitaux britanniques pour se rendre compte dans quel état Madame Thatcher a laissé les services publics ?
Il devait y avoir quelque chose de pernicieux dans l’air cette semaine puisqu’au même moment, voilà que le pape François, souriant et patelin, a brusquement dérapé à propos de l’égalité entre hommes et femmes avant de se lancer dans une diatribe ahurissante contre l’avortement et les médecins qui le pratiquent qualifiés de « tueurs à gage ». Il aurait dû se souvenir que Georges Brassens chantait « Sans le latin, la messe nous emmerde ». Au moins personne n’aurait déchiffré ou compris ses ineffables propos. Certainement pas les familles de ces femmes mortes avant l’adoption de la loi dépénalisant partiellement l’avortement du 3 avril 1990 ou dont la vie a été blessée.
Est-ce pour éviter tout dérapage du pape que les partis de la future majorité ont bloqué le projet de loi prolongeant le délai d’avortement ? Dans ce cas, messieurs-dames, c’est raté ! Dans le genre, François a fait mieux que Conner Rousseau.
Reste à imaginer quels travaux d’intérêt général le parquet va imposer au pape pour ses propos assassins. L’obliger à un chemin de croix sur la tombe de toutes les femmes brisées par un avortement clandestin ? Ou dire une messe en l’honneur du sénateur Roger Lallemand et de la sénatrice Lucienne Herman-Michielsens ?
PS : sortie ce week-end de la nouvelle enquête de Michel Van Loo, détective privé, « Le Coucou de Malines » (éditions Genèse), un polar qui plonge dans la Belgique de 1957.
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OU EST DONC PASSEE LA 7EME COMPAGNIE ?
Vous dénoncez Israël ? Vous voilà accusé de vouloir la disparition de l’état hébreu, d’être antisioniste sinon antisémite. Vous dénoncez le Hamas et le Hezbollah ? Vous humiliez les martyrs de la cause palestinienne. Ne seriez-vous pas un agent sioniste ? Avec la guerre d’Ukraine, c’est tellement plus reposant : il y a un mauvais et une victime.
Mais au Proche-Orient, Dieu s’est amusé à mélanger tous les pots de peinture. Impossible de savoir qui a commencé : les Juifs ? Ils se sont établis dans le pays de Canaan il y a plus d’une trentaine de siècles, fuyant l’esclavage en Egypte et le massacre des enfants hébraïques mâles, sous la conduite de Moïse – lequel est prophète révéré tant par les juifs et les chrétiens que par les musulmans. En voilà un qui serait bien utile pour le moment. Hélas, il est aux abonnés absents.
Ou les Arabes sont-ils de droit sur le territoire, eux qui se sont emparés du pays, ont chassé les Byzantins et pris Jérusalem au VIIème siècle de notre ère ? Peut-être les Anglais qui ont monté les uns contre les autres, selon leur bonne habitude lorsqu’ils géraient la Palestine ? Ou alors l’ONU en votant la partition de la Palestine en deux états en 1947 ? Ou les états arabes qui ont essayé d’empêcher cette partition en lançant une guerre contre l’état nouveau-né d’Israël ? Arrêtons là cette chronologie.
A quoi ressemble la terre où coulait le lait et le miel et qui croule aujourd’hui sous l’acier et le feu ? A une région où toutes les populations souffrent sans que personne ne lève le petit doigt pour proposer la moindre solution diplomatique.
Pourtant, s’agissant du sud Liban, il s’y trouve dix mille casques bleus, nourris et logés, que tout le monde semble avoir oubliés. Et dont l’entretien coûte aux Nations Unies (donc aux pays riches, donc à nous) plus de cinq cents millions de dollars par an. Des soldats indonésiens, ghanéens, népalais surtout mais aussi cinq cents Français. Déployés pour assurer le respect de la frontière entre le Liban et Israël (ah ! ah ! ah !)
Comment ont réagi les casques bleus quand le Hezbollah s’est mis à canonner le nord d’Israël depuis le 8 octobre, chassant plusieurs dizaines de milliers d’Israéliens de leurs foyers ? Puis quand les Israéliens se sont mis à répliquer chassant autant d’habitants du sud Liban vers le nord du pays ? Où donc est passée la septième compagnie ?
Ils font aussi bien que leurs collègues au Rwanda quand a commencé le génocide ou dans l’est du Congo, à Srebrenica ou dans tant d’autres territoires en conflit où ils ne servent apparemment qu’à nourrir leurs familles restées au pays en évitant surtout de se faire remarquer. C’est humain, ils risqueraient d’être blessés et ça, ce n’est pas le destin d’un casque bleu.
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LES BRUITS FROISSES DE L’AUTOMNE
Et voilà l’automne ! Je vous entends grogner ça fait un an que c’est l’automne, le soleil c’est pour les autres et ce genre de fadaises. Cessez de vous plaindre. Voyez les gens du sud se réfugier chez nous vu que c’est notre pollution qui a transformé leur vie quotidienne en barbecue. Que d’eau ! Que d’eau ! s’écrient-ils ébahis en débarquant dans nos contrées, éblouis par le froid et le ciel gris, avant de se noyer dans les typhons, les tornades et les inondations de l’été.
« Wir schaffen das ! » s’était écrié Angela Merkel en 2015, ouvrant les portes de l’Allemagne aux réfugiés syriens, irakiens, afghans qui voulaient échapper à la mort. Si les désordres climatiques s’accentuent, on espère que les dirigeants de ces pays voudront nous accueillir aussi généreusement…
Il est de bon ton de célébrer le printemps pour mieux enfoncer l’automne. Mais le printemps est-ce tellement mieux ? On exalte l’éveil du printemps en oubliant que la pièce de Wedekind qui porte ce titre (écrite en 1891) est d’une cruelle ironie. Elle dénonce l’étouffement de la jeunesse et de la sexualité dans l’Allemagne impériale.
Et le printemps arabe ? Autre cruelle ironie. Que reste-t-il du mouvement qui a soulevé les citoyens du monde arabe de l’Afrique du Nord au Proche Orient il y a une dizaine d’années ? Des aspirations à la démocratie, à la liberté des Tunisiens, Syriens, Yéménites, Algériens, Egyptiens ? Ce printemps a engendré ou renforcé des dictatures sanglantes qui n’ont rien à envier aux plus cruels régimes du vingtième siècle. Auxquels s’ajoutent le développement dans la région des pires mouvements terroristes qui écrasent d’abord les citoyens des pays dont ils se sont emparés et les mettent en pièces comme ce triste Liban dont il ne reste rien.
Ce bond en arrière de l’humanité a évidemment englouti les femmes. Le bâillonnement des femmes n’a jamais pesé depuis le début de l’époque moderne. Là-bas, la moitié de l’humanité est condamnée à rester enfermée sous cloche et sous voile, bouche cousue et volets clos. Est-ce le réchauffement climatique qui explique que, selon les dirigeants frappadingues de ces états, un mâle se jette immédiatement sur une femelle qui ose traverser la rue sans voile si elle n’est pas couverte jusqu’au bout des orteils ?
# Me Too a bonne mine à Téhéran ou Kaboul. Où il est interdit aux mères de chanter une berceuse à leurs enfants. Et pas un seul de leurs fils ne crie pour qu’on libère sa maman de toutes ses chaînes ?
Oublions le printemps et célébrons plutôt l’automne. Avec Lichtenberg qui écrivait qu’à l’automne, l’homme raconte à la terre les feuilles qu’elle a prêtées à l’été.
Et avec le délicieux poète Charles Cros : l’automne fait les bruits froissés de nos tumultueux baisers.
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LE GANG DES VIEUX FOURNEAUX
Bien décidé à donner une fois encore un coup de mains à son vieux pote Donald Trump, Vladimir Poutine a lancé un important programme destiné à empêcher le vieillissement des cellules. Sa vice première ministre a vanté le développement de « technologies qui préviennent le vieillissement cellulaire, les neurotechnologies et d’autres innovations visant à assurer la longévité« .
De quoi inspirer plusieurs albums supplémentaires à Lupano et Cauuet, les sarcastiques auteurs des « Vieux Fourneaux » (éd. Dargaud).
Les recherches des scientifiques russes présentent de nombreux avantages. Elles vont permettre à une poignée de vieux survivants de la bataille de Stalingrad de reprendre les armes cette fois contre l’Ukraine. Rien ne vaut un vieux Bolchevique pour monter à l’assaut des ennemis du régime, de la Russie et du petit père des peuples. Pour combler le découragement des jeunes recrues qui se demandent pourquoi ils doivent abîmer leur jeunesse à conquérir quelques kilomètres carrés de trous perdus dans le Donbass. Un vieux Bolchevique ne se pose pas ce genre de questions ni aucune autre.
Cette politique permettra à Vlad de mettre en garde son entourage et ses quelques opposants survivants qu’il vaut mieux oublier l’âge du capitaine. Il est parti pour régner encore un siècle ou deux. Les candidats à sa succession feraient mieux de changer de métier ou de pays.
Vous me demanderez pourquoi le président russe, dont l’économie est au bord de l’implosion à cause des conséquences de sa guerre insensée et du coût terrible de la fabrication accélérée d’armes sophistiquées, est prêt à investir ce qui lui reste au fond des poches dans des labos scientifiques et les promesses de quelques savants fous. C’est qu’il parie que la science va lui permettre de gagner sa guerre et imposer la primauté de l’empire russe. Grâce à l’aide de Trump. Dont il obtiendra tout ce qu’il désire.
En échange de quelques piqures du produit miracle et de l’assurance que plus personne n’osera évoquer son âge, le futur président américain sera prêt à arrêter l’aide aux ennemis de la Russie, à laisser les Européens se débrouiller sans le parapluie atlantique et à approuver toutes les politiques que son camarade de Moscou lui soufflera à l’oreille. Le prix n’est pas trop fort puisque Trump recevra la garantie qu’il présidera les Etats-Unis en conservant un cerveau pas plus dérangé qu’il ne l’est actuellement. Et surtout que ces remèdes miracles lui assureront une vie sexuelle débridée pour un temps illimité.
Kamala Harris paraît pouvoir prendre l’ascendant sur son balbutiant adversaire. Mais c’est sans connaître l’arme secrète terrible qui risque de perturber les dernières semaines de campagne. Dire que Poutine a dit récemment qu’il aimait son rire. Quel faux derche !
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