Ainsi, Jean-Michel Javaux vient de l’avouer au « Soir »: il est anorexique ! Jésus, Marie, Joseph, quelle confession !
Ce qui frappe d’emblée, c’est la facilité avec laquelle il est tombé dans le panneau tendu par son chef de troupe, Mutien Léonard (totem : ogre tranquille): le monde est divisé en deux, mon p’tit gars, les homos et les anos. Il faut choisir ! avait dit le retord de Namur en devenant patron. Et, sans réfléchir, Javaux a choisi. Ano, sans hésiter, mon père ! Sans prendre le temps de peser les conséquences comme il le fait si bien quand on l’interroge sur Elio, les ventes d’armes, BHV ou les Flamands. Où il est toujours parfait, nuancé, prenant aux uns et aux autres, évacuant avec adresse tout jugement définitif, évitant toute position tranchée, le piège binaire, le bien et le mal, le ying et le yang.
C’est qu’il ne se méfiait pas d’Ogre tranquille, not’ pôv Javaux. Un homme si intelligent qu’il admirait tant. Jamais il n’avait imaginé que l’archevêque allait se montrer plus pervers que Didier Reynders négociant avec Rudy Aernoudt ou Joëlle Milquet dansant le tango avec Bart De Wever.
Depuis, ils ont l’air malin chez Ecolo… Car, qui refuse l’option Javaux, se retrouve dans l’autre. La galère… On comprend la grosse colère de Josy Dubié. Car il n’est pas du genre anorexique, lui. Il aime la bonne chère et la belle chair (c’est pour cela qu’on l’aime, Josy !) Javaux s’est planté ! s’étouffe-t-il. Chez les Verts, on est tous les mêmes ! Ni ano ni homo, ecolo ! a-t-il éructé. Trop tard, le mal était fait et le mâle refait !
Avec beaucoup d’autres dégâts collatéraux. Au C.D.H. par exemple, où l’on a peu apprécié que Javaux vienne brouter leur pré carré. Car, si Javaux apparaît aujourd’hui comme la plus belle bête du saint troupeau de l’archevêque, Joëlle se retrouve du coup ravalée au rôle de mouton noir. Devra-t-elle boire le vin de messe jusqu’à la lie et faire le pèlerinage d’Habay pour obtenir de son vieil ennemi abhorré, Charles-Ferdinand Nothomb, un certificat attestant que c’est elle la plus pure ? Ou ramener son parti dans la ligne confessionnelle sur laquelle elle avait réussi à jeter le voile ?
Et que va faire le MR ? Il vient juste de virer de bord après la culotte des dernières élections pour essayer d’attirer à lui chômeurs, pensionnés et autres Wallons. Sans se rendre compte que la bataille se livrait en soutane. Quelle idée de l’avoir confiée à un sans-Dieu ! Didjé va devoir retrousser les manches, réécrire son joli manifeste pour rattraper Javaux dans la ligne droite. Mais, quelque soit la façon dont il le tourne, il sera difficile d’afficher sur la couverture Louis Michel en modèle d’anorexique.
www.berenboom.com