Le nouveau premier ministre, qui est aussi le premier patron de gauche du pays depuis des lunes a posé d’emblée deux actes symboliques.
Abandonnant sa fonction de président du parti, il a adoubé comme nouveau boss un certain Thierry G. Thierry who ?
En nommant cet apparent brave homme, Elio Di Rupo a-t-il voulu relancer la gauche en Wallonie ?
S’il faut en croire son propre site, l’activité de député de Thierry Giet a été la suivante : une proposition de loi visant à déclarer valables certains contrats de jeux de hasard, une autre pour modifier la loi relative aux décimes additionnels sur les amendes pénales. Et une proposition de modification de l’arrêté royal portant règlement général sur la police de la circulation routière et de l’usage de la voie publique en ce qui concerne les capitaines de route encadrant les groupes de cyclistes et de motocyclistes.
Oula, camarades ! Lénine, Vandervelde, tremblez dans vos cercueils rouges ! La gauche du vingt et unième siècle se profile à l’horizon du boulevard de l’empereur…
Tout aussi à gauche, la déclaration inaugurale de M. Di Rupo à la Chambre ? Disons qu’on peut qualifier de gauche trrrès prudente ce résumé consciencieux de l’accord ficelé par l’étrange majorité à géométrie variable qui va nous gouverner. Là où on attendait le souffle de l’histoire, quelques idées nouvelles pour la société de demain ou au moins un peu d’oxygène pour les mois à venir, on a eu droit à un exercice destiné à prouver les qualités de chimiste du docteur Di Rupo : quand on mélange du bleu et de l’orange avec une pincée de vert, absorbée avant la fin de l’opération, ça ne fait jamais du rouge du moins sur cette planète.
Voilà le résultat d’une plongée en apesanteur depuis près de deux ans d’un être humain autour d’une table dont il reste plus grand-chose sinon la langue de bois.
Des promesses ? me direz-vous mais il n’y a pas un sou en caisse. Certes, on n’attend plus les « demain, on rasera gratis » de Bart De Wever ou « avec moi, moins de taxes » de Didier Reynders. Mais un dessein, genre la « nouvelle frontière » de Kennedy qui nous avait promis la Lune.
Justement, la découverte deux jours avant la déclaration gouvernementale d’une nouvelle planète habitable, une espèce de double de la Terre deux fois et demi plus grande, aurait pu booster son discours.
S’inspirant du « Petit Prince » de Saint-Exupéry, il aurait pu nous faire rêver. Nous laisser entrevoir qu’avec Elio 1er, nous découvrirons à quoi ressemble la Belgique sur Kepler-22, le BHV local, la forme des gaufres et le montant des pensions deux fois et demi plus épaisses à 600 années-lumière de chez nous.
Allez, Elio, fais-nous un dessein !
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