GUEULE DE BOIS

En ces temps troublés, il est bon de se rappeler que la principale richesse de la Wallonie est sa forêt et non ses usines d’armement.
On ne peut donc que féliciter le ministre-président, Rudy Demotte, de pratiquer avec tant d’enthousiasme la langue de bois.
Ajoutons, pour ne pas faire inutilement de jaloux, que ses collègues de la majorité CDH et Ecolo ont eux aussi déployé des efforts louables pour promotionner de toutes leurs forces notre matière première verte dans tous les médias.
Hélas, quelques images intempestives venues de Libye et montrant des armes et des munitions belges arrosés de sang font un peu tache (dans le cas des armes utilisées sur un théâtre d’opérations douteuses, insistons pour parler d’armes « belges » et non « wallonnes »).
Mais, tant que l’enquête est en cours, il est scandaleux de stigmatiser les honnêtes travailleurs de Herstal.
D’ailleurs, plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ces images. Certains soupçonnent des nationalistes flamands d’avoir produit ce clip abracadabrant tourné soi-disant sur l’aéroport de La Abraq mais fabriqué en réalité dans les studios de la VRT, l’organisme public ayant absolument besoin de se racheter un brevet de « flamanditude » face aux critiques de son ancien journaliste Siegfried Bracke.
D’après les mêmes sources, la réalisation des photos aurait été confiée à ces grands pros, déjà auteurs des faux reportages sur les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune en 1969 et de la destruction du Pentagone et des tours du WTC en 2001.
D’autres accusent des concurrents de la FN qui auraient diffusé ces photos pour soulever la réprobation de l’opinion publique afin d’éliminer l’entreprise wallonne et récupérer ses juteux marchés.
Car comme le disait en d’autres termes un syndicaliste liégeois : Nos armes tuent ? Ceux fabriquées par les Anglais, Français et Italiens aussi. Alors, pourquoi être les premiers à arrêter le massacre ? Messieurs les Anglais, tirez les premiers !
Face à cette escalade de critiques, le ministre président reste de bois. De cet excellent bois dont on fabrique les potences où finiront les révolutionnaires libyens si leur dictateur parvient à reprendre le contrôle de la situation.
Tant que nous vendons des armes, la forêt wallonne peut dormir sur ses deux oreilles. Les politiciens du Nord aussi, qui ont bien tort de dénoncer le commerce d’armement du sud.
Ont-ils songé aux conséquences de la fermeture de la FN ?
A ce que va coûter à la Flandre des dizaines de milliers de chômeurs wallons supplémentaires ?
Et les réfugiés wallons, découragés par la misère, où vont-ils les installer ? Redoutable menace : avec ces nouveaux arrivants, aux prochaines élections, le FDF pourrait devenir le premier parti de Flandre…

www.berenboom.com