Enfin, t’as gagné ! Il était temps ! On en avait assez des mièvreries et des douceurs obscènes de saint Nicolas, et de ses « tout le monde s’aime » façon Ségolène. Enfin, la trique, les coups, la méchanceté triomphante ! Bref, on est bien content d’être débarrassé du grand saint, vieux birbe, vieille barbe. Mort aux barbus ! Vive les barbares !
Le temps du désastre est arrivé, bien préparé, balisé depuis le début de ce siècle, qui a démarré en fanfare. A mort, la civilisation ! Depuis quelques semaines, c’est vraiment le feu d’artifices. Bravo, père Fouettard ! Entre le retour des déments talibans afghans, la valse des cracks qui se croquent en Irak et maintenant, l’arrivée des Indiens zinzins, t’as montré tout ton talent.
Les bourses piquent du nez comme les avions détournés sur les tours du W.T.C. L’effondrement des cours du pétrole obligent les cheikhs à ranger leurs chèques. Et les pirates de Somalie siphonnent leurs cuves pour parader en 4×4 sur les bords de l’amère Rouge. Ils sont peut-être les derniers à rouler des mécaniques : messieurs Ford et Peugeot, mesdames Chrysler et Opel devront se recycler dans la petite reine s’il leur reste assez d’acier pour bricoler des vélos. Au moment où les hauts-fourneaux éteignent les feux, les ouvriers sont renvoyés dans leurs foyers.
Au Congo, les milices rivalisent d’horreur. Entre armée « régulière » et troupes rebelles, on ne sait plus qui sont les pires. Même Peter « Rembo » De Crem en perd ses chasseurs et laisse tomber ses petits bras musclés. Les civils congolais broient du noir ? Sauveteurs et pompiers sont aux abonnés absents. Faut pas prendre les soldats belges pour les enfants du bon Dieu.
Tes pétards, père Fouettard, sont plus joyeux que les colis du vieux débris. Saint Nicolas, à la casse ! Ca tue, ça boume et ça décervelle de tous les côtés. Avec la chute des idoles, on coupe le cordon ombilical avec les idées moisies du siècle passé – siècle pourri.
On ne veut plus des discours lénifiants de Davignon gnan-gnan, des états d’âme du grand-duc du Luxembourg qui se croit encore monarque éclairé, éclairant, au siècle des Lumières.
C’est la chute finale. Le P.I.B. des Pays-Bas coule comme le P.S. de Hollande, parti sous le niveau de la mer. Et l’Islande descend au centre de la terre, comme jadis les héros de Jules Verne.
Dès janvier, les clés de l’Union seront confiés à un euro-sceptique. Mieux valait un euro-comique. Que restera-t-il de l’Europe après le passage de Vaclav Klaus ? Autant confier la présidence des Etats-Unis à José Bové ! « A quoi pensent les Tchèques quand ils pensent à quelque chose ? » chantait déjà un Dick Annegarn prémonitoire.
Réveille-toi, saint Nicolas, ils sont devenus fous !
Alain Berenboom
www.berenboom.com