LES DIX COMMANDEMENTS

Cher Yves,

Au moment où tu reçois, tel Moïse, la mission de guider notre peuple vers sa terre promise et BHV, je me permets de te rappeler quelques préceptes issus du Livre, que tu as peut-être oublié dans l’isoloir la dernière fois que ton président de parti t’a envoyé à confesse.
Tu n’auras pas d’autre dieu, tel est le premier commandement. Pas d’autre Dieu que qui? Cette question semble aussi vague et sujette à querelle que le reste de ton programme gouvernemental. Au choix, selon l’interlocuteur, tu n’auras pas d’autre Dieu que : la Flandre, la Belgique, Bart De Wever ou toi-même…
Tu ne feras point d’images, dit le second commandement. Facile : avant que quiconque songe à afficher ta photo dans son salon, l’eau aura recouvert la Belgique depuis longtemps…
Tu n’invoqueras pas le nom du seigneur en vain. Oublie le troisième commandement. Si tu avais juré un bon coup, tapé sur la table ou la figure de certains de tes futurs partenaires, si tu cessais de tout encaisser avec un bon sourire, t’aurais peut-être la santé et la longévité de Lazare Pontichelli.
Tu travailleras six jours mais le septième sera jour de repos : si tu n’avais pas bien entendu le précédent message, maintenant c’est clair ?
Honore ton père et ta mère. Dehaene et Moureaux comme papa et maman, je te concède que c’est pas du gâteau mais on ne choisit pas ses parents. A voir la coalition que tu diriges, tu n’as pas choisi non plus tes conjoints. En fait, tu ne choisis rien. Même pas de changer de métier.
Tu ne tueras point : ni Didier, ni Joëlle malgré ton envie irrépressible. Répète-toi souvent le sixième commandement car il est le plus difficile à respecter.
Tu ne commettras pas d’adultère : tu resteras fidèle à Bart De Wever et à la N-VA. La tentation est grande, je le sais, mon pauvre Yves. Mais, issu parti de Dieu, tu devras respecter ton épouse même si tu prétends l’avoir épousée voilée et n’avoir découvert son vrai visage que derrière les grilles de Val-Duchesse.
Tu ne voleras point. Le huitième commandement est sujet à exceptions. Tu ne voleras point dans la poche des contribuables sauf pour payer les pensions, la réforme fiscale, les chômeurs, les fonctionnaires, la réforme de l’état, l’essence des voitures de fonction, les voyages de Karl de Gucht, de Charles Michel et de Piet De Crem.
Tu ne porteras pas de faux témoignage. Ce n’est pas à un brave garçon comme toi qu’on rappellera le silence sur les colloques singuliers avec le roi.
Enfin, Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni sa femme, si son serviteur, ni son bœuf ni rien qui lui appartienne, ce qui ne te laisse guère de marge de manœuvre. Et nous ramène à la question initiale : es-tu vraiment fait pour ça ?

Alain Berenboom
www.berenboom.com