Le verdict des médecins est clair : Benoit Lutgen a été atteint d’une affection macronite aigüe, sans doute transmise par un virus venu du sud, aggravée par un redoutable coup de chaleur dû à la canicule. Elle provoque chez le patient une sensation d’étouffement avec des effets secondaires violents: pris de convulsions, le malade s’en prend aux meubles, particulièrement les fauteuils de ministres et tables de négociation. L’entourage reste muet de stupeur. Jadis, il cachait ses malades à l’abri des hauts murs du château. Aujourd’hui, il organise à grand frais des conférences de presse.
Le Larousse médical, d’où est extraite cette description clinique, relève que la macronite est une maladie récente apparue comme d’autres nouveaux virus en ce début chaotique du vingt et unième siècle, tels le trumpisme, la daeshisme, le poutisme ou l’erdoganisme.
A la différence des autres affections caractérisées par la destruction de tous les corps étrangers qui ne lui ressemblent pas, le macronisme est un virus dit avaleur qui absorbe tout ce qui l’entoure, le digère et l’efface. Ses effets rappellent le comportement de la mante religieuse, qui s’approche du mâle, l’apprivoise, l’allure avenante et le regard séducteur, avant de l’étouffer dans une étreinte passionnée mais mortelle. On voit en France, le pays le plus atteint à ce jour, les dégâts considérables de ce mal.
Après avoir frappé la droite et l’extrême droite et la gauche et le centre, Macron, faute d’adversaires à se mettre sous la dent, est obligé de s’en prendre à ses propres troupes, Ferrand, Bayrou. Cette réaction est absurde, elle l’affaiblit, il le sait, mais il ne peut s’empêcher de mordre. C’est dans sa nature.
Et voilà Lutgen contaminé à son tour. Ses réactions vous étonnent ? Pardonnez-lui car ils ne savent ce qu’ils font (Luc 23 :34).
Comment Elio se serait-il douté que Benoît, son cher et fidèle Benoît, qui lui cirait les pompes depuis tant d’années, s’approchant comme toujours, sombre et taciturne, nonchalant, presqu’indolent, se jetterait brusquement sur lui pour lui donner, crac ! le baiser de la mort ?
Il n’avait rien vu venir, Elio, un peu distrait ces derniers temps, à tenter de maintenir debout une baraque qui craque de tous les côtés. Il ne s’était pas intéressé aux récentes infos médicales qui auraient dû l’alerter.
Plus prudents, dès l’apparition des premiers symptômes, Charles Michel s’est enfui en Pologne, et Olivier Maingain dans les terres lointaines du Canada. Z’ont eu tort d’en revenir, se croyant peut-être immunisés. De s’approcher de la bête malade, de tenter de l’apprivoiser et de se croire capables de la ramener dans sa cage. Oubliant La Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ».
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