Dans la fascinante série « La vie des pipol », j’ai appris cette semaine la séparation de monsieur et madame Henin-Hardenne de Monte-Carlo. Allez savoir pourquoi, ce genre d’histoire m’arrache des larmes. Je reconnais qu’il y avait plus important dans l’actualité et tout aussi tragique, la mort de l’abbé Pierre par exemple ou l’attentat contre un directeur d’école à Dinant, agressé par un élève d’origine serbe rendu fou après son expulsion. Mais il y a tant de mystères sur ce qui va se passer à Monaco que je ne peux m’empêcher de m’égarer du côté du Rocher. Ainsi, l’histoire ne dit pas qui va garder le tas de super autos qui encombrent le garage du petit couple ? qui le four à micro-onde ? qui l’appartement avec vue sur le casino ? L’histoire ne précise pas non plus si les juristes, fiscalistes et autres spécialistes en piste pour séparer les patrimoines relèvent eux aussi du droit principautaire. Ou si quelques sous-sous de cette famille qui n’a cessé d’agiter le drapeau belge vont retomber dans les caisses du royaume. Ce qui illustre cette vérité que les contes de fées nous ont épargnés : chez les princesses (de la raquette) aussi, les belles histoires d’amour finissent souvent chez les comptables et les notaires.
Les contes ne nous révèlent jamais ce qui se passe quand ils ne sont pas heureux et qu’ils n’ont pas beaucoup d’enfants. Que va devenir Pierre-Yves, prince qu’on-sort-sur-les-tribunes ? A quoi va-t-il occuper ses longues plages de temps ? A coacher son voisin Tom Boonen ? A moins que ce fou des bagnoles n’a que mépris pour ceux qui suent sang et eau sur les routes de Monte-Carlo ? Puisqu’il a désormais du loisir, je suggère à Pierre-Yves d’adapter l’opération Don Quichotte et d’inviter quelques célébrités sous la tente en bord de Méditerranée pour attirer l’attention sur les S.D.F. du Rocher. Avec la disparition de l’abbé Pierre, il y a une place à prendre.
A moins que son contrat de mariage lui épargne la lecture des petites annonces et la file au FOREM. Comme une autre fûtée, qu’on sort elle aussi mais backstage : Heather Mac Cartney qui a décroché après seulement quatre années de galère – c’est elle qui le dit – un ticket de sortie doré sur tranche. En prime, elle n’est plus obligée d’entendre chaque matin son idole de mari chanter sous la douche « When I am sixty four… »
Chez les stars, comme chez les simples manants, il y a des consorts plus ou moins habiles à se recaser ou à vivre avec son temps. Voyez Hillary Clinton, bel exemple d’une épouse réduite à excuser publiquement jour après jour son joyeux coquin de mari avant de se transformer à son tour en princesse et de faire de Bill un improbable prince qu’on sort (où maintenant ?)
Alain Berenboom
www.berenboom.com